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 Lire la suite de l'article Une Question ? Choisissez le moyen le plus simple pour contacter ce professionnel Ils font la mĂȘme chose Ă  cotĂ© de FERRAILLEUR PLUS Plus d'informations Retrouvez les informations lĂ©gales, juridiques et financiĂšres, ou encore l’équipe de FERRAILLEUR PLUS N° de SIRET 50102730400010 sur Augmentez votre chiffre d’affaire en vendant vos produits sur internet grĂące Ă  votre boutique en ligne Profitez d’un mois d’essai gratuit En profiter
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À l’approche de ses 35 ans, le musĂ©e de Pont-Aven fait appel au public pour un nouveau projet inclusif et collaboratif. Du 1er mai au 7 juin 2020, les internautes sont invitĂ©s Ă  plonger dans les collections du musĂ©e et Ă  voter en ligne afin de sĂ©lectionner 35 Ɠuvres qui seront prĂ©sentĂ©es dans la future exposition participative RĂ©serve, ouvre-toi. Elle se tiendra du 17 octobre 2020 au 3 janvier 2021. Étant donnĂ© la crise sanitaire actuelle, le musĂ©e de Pont-Aven a dĂ©cidĂ© de prolonger l’exposition Corneille, un cobra dans le sillage de Gauguin jusqu’au 20 septembre 2020. MalgrĂ© un musĂ©e en apparence endormi, l’équipe en tĂ©lĂ©travail continue de s’affairer et se tient prĂȘt pour le jour de la rĂ©ouverture des portes. Afin de cĂ©lĂ©brer son trente-cinquiĂšme anniversaire, le musĂ©e lance un nouveau projet d’exposition prĂ©vu Ă  la rentrĂ©e prochaine RĂ©serve, ouvre-toi . Exposition Corneille, un cobra dans le sillage de Gauguin du 1er fĂ©vrier au 20 septembre 2020 © Le site culturel breton Unidivers 1985 – 2020 un musĂ©e consacrĂ© Ă  l’École de Pont-Aven depuis 35 ans En 1939, une plaque commĂ©morative est fixĂ©e sur la façade de l’ancienne pension Gloanec, lieu oĂč nombre d’artistes ont sĂ©journĂ© – en prĂ©sence d’Émile Bernard et Maurice Denis. Hommage officiel Ă  l’École de Pont-Aven, le maire de l’époque pose symboliquement la premiĂšre pierre de l’édifice destinĂ© Ă  valoriser le passĂ© artistique de la ville. Un peu moins de 50 ans aprĂšs, l’exposition consacrĂ©e Ă  Gauguin et au groupe de Pont-Aven au prestigieux hĂŽtel Julia dont la clientĂšle Ă©tait constituĂ©e en grande partie de peintres amĂ©ricains et anglais, le premier musĂ©e de Pont-Aven ouvre officiellement ses portes en aoĂ»t 1985. L’objectif principal est de faire connaĂźtre l’histoire artistique de Pont-Aven depuis les annĂ©es 1860, notamment l’établissement d’une premiĂšre colonie d’artistes amĂ©ricains, jusqu’à la peinture bretonne du milieu du XXe siĂšcle. À la suite de travaux d’extension, le nouveau musĂ©e, qui occupe dĂ©sormais l’ancienne annexe de l’hĂŽtel Julia ouvre au public en mars 2016. RĂ©serve, ouvre-toi une expo participative pour un musĂ©e citoyen De quelle maniĂšre dĂ©veloppe-t-on une culture participative ? Comment parvenir Ă  l’engagement de ses concitoyens dans la vie des Ă©tablissements ? À quelle philosophie d’action doit se rĂ©fĂ©rer le rĂ©seau des MusĂ©es de France afin d’entrer en rĂ©sonance avec une sociĂ©tĂ© de la diversitĂ© oĂč les liens sociaux sont Ă  renforcer, voire Ă  repenser ? Telles Ă©taient les problĂ©matiques posĂ©es en 2016 lors de la mission MusĂ©e du XXIe siĂšcle », lancĂ©e par la direction gĂ©nĂ©rale des patrimoines, le ministĂšre de la Culture et de la Communication et sous la responsabilitĂ© de Jacqueline Eidelman, conservatrice gĂ©nĂ©rale du patrimoine. Cette enquĂȘte 2000 participants avait rĂ©vĂ©lĂ© que deux Français sur trois se disent prĂȘts Ă  donner de leur temps pour participer Ă  la vie des musĂ©es. 68 % de nos concitoyens se disent prĂȘts Ă  participer Ă  la vie des musĂ©es [
] Les 15-24 ans sont particuliĂšrement nombreux Ă  adhĂ©rer Ă  l’idĂ©e de pouvoir participer Ă  la conception des expositions 57 % contre 49 % de la population dans son ensemble ». Avec cette alternative au dispositif traditionnel de la conception d’une exposition, le musĂ©e Pont-Aven s’inscrit dans la dynamique de musĂ©e citoyen et confirme sa place parmi les musĂ©es pionniers en matiĂšre d’implication des publics dans le processus de dĂ©cision. En participant au commissariat d’exposition, le public est inclus dans la boucle et apporte un regard inĂ©dit et novateur sur les collections du musĂ©e. L’exposition RĂ©serve, ouvre-toi en 3 Ă©tapes L’équipe de conservation a rĂ©alisĂ© une prĂ©sĂ©lection de 50 Ɠuvres en tenant compte du nombre d’Ɠuvres retenues, de la dĂ©finition ou non de catĂ©gories ou sections thĂ©matiques. Une attention particuliĂšre a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  l’état des Ɠuvres prĂ©sentĂ©es, du fait qu’elles soient rarement sorties des rĂ©serves, Ă  la qualitĂ© haute dĂ©finition des images numĂ©riques en possession du musĂ©e et Ă  la nature des Ɠuvres peintures ou arts graphiques. L’objectif Ă©tant de proposer une sĂ©lection variĂ©e et reprĂ©sentative de la collection en rĂ©serves. Du 1er mai au 7 juin 2020, les internautes auront la possibilitĂ© de voter pour les Ɠuvres de leur choix sur une plateforme dĂ©diĂ©e accessible depuis le site du musĂ©e et les pages Facebook, Twitter et Instagram du musĂ©e. Chaque semaine, le musĂ©e proposera 10 Ɠuvres classĂ©es par thĂšmes personnages / architecture / costumes / noir et blanc / variations colorĂ©es. Parmi les artistes sĂ©lectionnĂ©s Maurice Asselin, Jacques Burel, Alfred Delobbe, Marcel Gonzalez, Gustave Loiseau, Maxime Maufra, Jean-Bertrand PĂ©got-Ogier, Victor ProuvĂ©, Odilon Redon, Waclaw Zaboklicki, etc. L’accrochage des Ɠuvres choisies et la scĂ©nographie se dĂ©roulera en interne. Cependant, l’exposition s’accompagnera de dispositifs inclusifs et participatifs un jeu pour gagner des places pour la soirĂ©e de vernissage et des ateliers d’écriture de cartels. Chaque Ɠuvre accrochĂ©e dans la salle pourra ĂȘtre accompagnĂ©e d’un cartel Ă©crit par l’équipe de conservation et un second rĂ©digĂ© par le public. Exposition L’impressionnisme d’aprĂšs Pont-Aven, du 29 juin 2019 au 5 janvier 2020 © Emmanuelle Volage – Unidivers Pour participer Ă  la sĂ©lection d’Ɠuvres du 1er mai au 7 juin 2020 DEUX NAVIRES DE LA COMPAGNIE PONANT EN ESCALE A SAINT-MALO Deux navires de croisiĂšre de la compagnie Ponant autorisĂ©s Ă  titre dĂ©rogatoire Ă  faire escale dans le port de Saint-Malo. Le Dumont D’urville Vendredi 24 avril, deux navires de la compagnie Ponant, le Champlain et le Dumont d’Urville, accosteront Ă  Saint-Malo pour y faire relĂąche jusqu’à nouvel ordre. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, la prĂ©fĂšte d’Ille-et-Vilaine a autorisĂ© Ă  titre dĂ©rogatoire cette escale et a fixĂ© les modalitĂ©s de dĂ©barquement des Ă©quipages. Dans le contexte mondial d’interruption des activitĂ©s de croisiĂšre, ces deux paquebots d’expĂ©dition longs de 131,5 m et battant pavillon français, sont autorisĂ©s Ă  faire relĂąche Ă  Saint-Malo, auquel la compagnie Ponant est historiquement attachĂ©e. Ils ont fait route depuis les CaraĂŻbes, aprĂšs avoir dĂ©barquĂ© en Martinique, fin mars, leurs passagers, parmi lesquels aucun cas de Covid-19 n’a Ă©tĂ© signalĂ©. Le Champlain L’arrivĂ©e de ces navires a fait l’objet d’un travail d’anticipation, en lien Ă©troit avec les autoritĂ©s locales. Un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral encadre les conditions de leur accostage et permet ainsi de dĂ©roger aux rĂšgles gĂ©nĂ©rales d’interdiction d’escale pour les navires de croisiĂšre dans les ports français. Cet arrĂȘtĂ© prĂ©voit notamment que tout dĂ©barquement de marin est conditionnĂ© Ă  la prĂ©sentation prĂ©alable, aux services de l’État, d’une dĂ©claration sanitaire vierge de tout symptĂŽme de Covid-19. Il impose par ailleurs Ă  l’armateur de produire un plan de transport prĂ©cisant les conditions logistiques de retour dans leur pays d’origine des marins Ă©trangers, dans le respect des mesures prĂ©ventives adaptĂ©es Ă  la situation de crise sanitaire. En pratique, il est prĂ©vu que dix-neuf marins de nationalitĂ© française dĂ©barquent Ă  l’arrivĂ©e des navires Ă  quai et que l’armateur organise le retour dans leur pays d’une cinquantaine de marins Ă©trangers six citoyens de pays de la communautĂ© europĂ©enne et quarante-six de nationalitĂ© philippine ou mauricienne. Un effectif minimal sera maintenu Ă  bord afin d’assurer la sĂ©curitĂ© des navires. PARCOURS MÉTIERS AWARDS 2020. DES FORMATIONS 100% EN LIGNE PARCOURSMETIERS PARCOURSMÉTIERS AWARDS 2020. le 1er festival des mĂ©tiers et des formations 100% en ligne du 23 avril 2020 au 10 juin 2020, sur la toile. Dans une situation de confinement inĂ©dit, les forums et salons des mĂ©tiers/formations sont annulĂ©s. Face Ă  la diversitĂ© des mĂ©tiers, Ă  la multitude des formations proposĂ©es, les choix d’orientation sont parfois difficiles et souvent angoissants pour les jeunes, leurs familles et les adultes en reconversion
 Dans ce contexte, PARCOURSMÉTIERS crĂ©e les AWARDS – 2020 grĂące Ă  l’implication de 100 000 jeunes et enseignants en France et dans 21 pays . A travers le jeu, la vidĂ©o, Internet, il s’agit d’une occasion inĂ©dite, de dĂ©couvrir les mĂ©tiers et les formations autrement. Pendant sept semaines, jour et nuit, ce festival inĂ©dit battra son plein sur la toile. PrĂšs de 841 films de 3mn seront en compĂ©tition, dont certains sont de vĂ©ritables pĂ©pites. Tous sont rĂ©alisĂ©s entre le 1er septembre 2019 et le 30 mars 2020 par des jeunes et enseignants de l’enseignement supĂ©rieur, du lycĂ©e, du collĂšge, d’associations
 mais aussi par des adultes en centre de formation. Ce festival permettra de dĂ©couvrir avec leur regard plus de 600 mĂ©tiers et 250 formations de CAP Ă  doctorat. Ces films, qui seront mis Ă  l’honneur, sont issus des concours pĂ©dagogiques JE FILME MA FORMATION saison 4 et JE FILME LE MÉTIER QUI ME PLAIT saison 13, placĂ©s sous le haut patronage des ministĂšre de l’Education nationale et de la jeunesse, du ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la recherche, et du ministĂšre du Travail. Le festival PARCOURSMÉTIERS AWARDS 2020 se clĂŽturera par les deux cĂ©rĂ©monies officielles des concours JE FILME MA FORMATION saison 4 et JE FILME LE MÉTIER QUI ME PLAIT saison 13, qui se dĂ©rouleront Ă©galement sur la toile depuis le Grand Rex Paris, les 9 et 10 juin 2020, et seront animĂ©es par Guillaume PLEY en compagnie de Claude Lelouch, Wendy Bouchard, les prĂ©sidents de jury, et de nombreux invitĂ©s du monde des mĂ©dias, de l’entreprise et de l’éducation. 30 catĂ©gories seront proposĂ©es tout au long du festival et pendant 7 semaines. L’ouverture du festival le 23 avril sera dĂ©diĂ©e aux mĂ©tiers de la santĂ©, de la sĂ©curitĂ©, du transport et de la logistique, de l’agro-alimentaire
 bref aux mĂ©tiers essentiels. Les festivaliers de la toile pourront tous ĂȘtre membres du jury. Leurs votes, en marge des concours, dĂ©termineront les 62 PARCOURSMÉTIERS AWARDS du festival. De plus, les festivaliers membres du jury pourront gagner 30 camĂ©ras sport et 2 tablettes qui seront mises en jeu il suffira de voter et d’ĂȘtre tirĂ© au sort. Enfin, un grand dĂ©bat de 4 heures autour des films en compĂ©tition, en live, animĂ© par une personne influente dans les rĂ©seaux sociaux, sera organisĂ© en soirĂ©e le samedi 6 juin. Cet Ă©vĂ©nement est organisĂ© par plateforme gratuite d’aide Ă  l’orientation, dans laquelle les jeunes parlent aux jeunes, placĂ©e sous le haut patronage des ministĂšres de l’Education nationale et de la jeunesse, de l’Enseignement supĂ©rieur et de la recherche, du Travail. Rendez-vous sur MADELEINE FIÉ-FIEUX, L’ÉLÈVE DÉVOUÉE D’ÉMILE SIMON Souvenir de Chopin, Madeleine FiĂ©-Fieux reprĂ©sentĂ©e par Émile Simon. Huile sur toile, 1938. Collection Conseil dĂ©partemental du FinistĂšre © MusĂ©e dĂ©partemental breton. Portraitiste de talent, Madeleine FiĂ©-Fieux semble ĂȘtre restĂ©e volontairement dans l’ombre de son maĂźtre, l’artiste Émile Simon. Pourtant, comme lui, elle a consacrĂ© sa vie Ă  la peinture et son Ɠuvre tĂ©moigne de son attachement pour la Bretagne rurale dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle. LumiĂšre sur cette artiste aujourd’hui reconnue. Issue d’une famille aisĂ©e, Madeleine FiĂ© voit le jour en 1897 Ă  Varennes-en-GĂątinais Centre-Val-de-Loire avant de grandir Ă  Paris. Son pĂšre est dentiste, sa mĂšre une future gĂ©rante de pharmacie – elle reprend la pharmacie de son oncle en 1903. Comme toute famille bourgeoise, l’enfant reçoit l’éducation alors en usage et multiplie les activitĂ©s artistiques au lycĂ©e MoliĂšre jusqu’en 1913 – piano, chant, dessin, etc. DĂ©couvrant l’intĂ©rĂȘt que sa fille porte au dessin, sa mĂšre l’inscrit Ă  un cours Ă  la mairie de Passy. AprĂšs une premiĂšre annĂ©e consacrĂ©e Ă  l’art du portrait, Madeleine croque au fusain le portrait du tonnelier-tambour de la commune. Une Ɠuvre rĂ©ussie puisqu’elle finit sa course affichĂ©e dans le cafĂ© de ce dernier et attire par la mĂȘme occasion le regard de la fille de la chĂątelaine de Langesse, Mlle de Bellecour. GrĂące Ă  la lettre de recommandation de cette derniĂšre – et un talent de portraitiste en plein dĂ©veloppement, la jeune fille entre Ă  l’AcadĂ©mie Julian Paris, seul Ă©tablissement privĂ© autorisĂ© aux femmes. Son style classique Ă©merge dĂ©jĂ  de ces portraits de la fin des annĂ©es 1910 empreints de sincĂ©ritĂ©. Victime d’une hĂ©moptysie* en 1921, Madeleine, alors ĂągĂ©e de 24 ans, passe trois ans en cure Ă  Arcachon. Elle y rĂ©alise les portraits des rĂ©siniers. En 1928, elle Ă©pouse le prothĂ©siste Philippe Fieux, mais conserve son nom de jeune fille, une audace pour l’époque. La signature Madeleine FiĂ©-Fieux » s’affiche dorĂ©navant sur toutes ses Ɠuvres. Exerçant Ă  Nantes, Madeleine rejoint son Ă©poux Ă  la belle endormie, une nouvelle ville pour une nouvelle Ă©tape dans le chemin de sa vie artistique. Sur les conseils de sa mĂšre, elle reprend le dessin Ă  l’école des Beaux Arts de Nantes, elle y rencontre l’artiste et professeur Émile Simon 1890-1976. Plus qu’une relation Ă©lĂšve-maĂźtre, Madeleine et Émile deviennent amis. AprĂšs cette rencontre, le trio ne se quittera plus. Ils partent ensemble en excursion en Bretagne, notamment dans le FinistĂšre. Ces voyages nourrissent l’Ɠuvre de l’élĂšve d’Émile Simon de portraits de Bretons et Bretonnes des annĂ©es 30 et 40. Chacun avec sa sensibilitĂ©, les deux peintres tĂ©moignent la vie rurale bretonne au travers de portraits ressemblants, mais diffĂ©rents par la touche. Un travail que l’on pourrait rapprocher du reportage ethnographique. Au style classique de la peinture de Madeleine s’ajoute son goĂ»t pour le dĂ©tail. Chaque parcelle de visage et chaque pli du vĂȘtement sont traitĂ©s avec minutie. 16 septembre 1943, une date historique connue pour ĂȘtre le premier bombardement de Nantes pendant la Seconde Guerre mondiale. La maison FiĂ©-Fieux est dĂ©truite. Le couple s’installe chez Émile Simon, mais le deuxiĂšme bombardement pousse le trio Ă  quitter Nantes pour le FinistĂšre. Ils achĂštent ensemble le manoir de Kervao prĂšs de Quimper oĂč il y vivent jusqu’à la fin de la guerre. Émile Simon retourne alors Ă  Nantes pour devenir directeur intĂ©rimaire de l’École des Beaux-arts et les Ă©poux Fieux s’installent au Manoir de Squividan en breton lieu oĂč abonde le sureau », vaste demeure bourgeoise du XIXe siĂšcle au milieu d’un parc dans la commune de Clohars-Fouesnant. Émile Simon les rejoint dĂ©finitivement en 1947. Dans ce coin de verdure apaisant, une pĂ©riode artistiquement intense commence. Un atelier est installĂ© au deuxiĂšme Ă©tage et un nouveau chapitre qui durera prĂšs de trente ans s’ouvre. GuidĂ© par Philippe Fieux, ils explorent inlassablement le territoire breton Ă  la recherche d’inspirations. Émile et Madeleine peignent les multiples aspects de la Bretagne le paysage, les pardons**, le travail quotidien et les fĂȘtes. Les portraits de Madeleine FiĂ©-Fieux dĂ©gagent un profondeur singuliĂšre, le rĂ©sultat de l’attention qu’elle porte Ă  ses modĂšles. Elle parle avec eux, apprend Ă  les connaĂźtre et retranscrit picturalement l’ñme bretonne dans toute sa splendeur. La personnalitĂ© de chacun se reflĂšte. Petit Ă  petit, il semble que l’élĂšve ait dĂ©passĂ© le maĂźtre. Pour autant, elle restera en retrait jusqu’à la fin de sa vie, toujours reconnaissante envers Émile Simon de lui avoir tant appris. Aux cotĂ©s des portraits, les compositions florales et Ă©tudes de la statuaire religieuse de Marie Madeleine FiĂ©-Fieux sont omniprĂ©sentes des peintures colorĂ©es, toujours naturelles. La facture classique de l’artiste persiste avec rĂ©alisme. On se demande parfois quelle odeur peut avoir cette fleur. Son compagnon de route meurt au manoir de Squividan en 1976. Madeleine FiĂ©-Fieux se lance alors dans un travail de valorisation des Ɠuvres de ce mentor et ami qu’elle admirait tant. Elle crĂ©e un musĂ©e privĂ© afin de faire vivre sa mĂ©moire et expose leurs tableaux cĂŽte Ă  cĂŽte. À sa mort en 1995, Madeleine FiĂ©-Fieux lĂšgue la totalitĂ© de sa collection au dĂ©partement du FinistĂšre – 1000 tableaux d’Émile Simon et 200 de ses oeuvres personnelles, le Manoir et le mobilier Ă  une condition le dĂ©partement doit ouvrir un musĂ©e public et valoriser le travail de son mentor. Elle veut laisser derriĂšre elle un tĂ©moignage de la Bretagne telle qu’ils l’ont connue. ConformĂ©ment Ă  ses volontĂ©s testamentaires, la fondation FiĂ©-Fieux-Émile-Simon est créée en 1998 et soutient les activitĂ©s et fonctionnement du musĂ©e Émile Simon au manoir du Squividan. Le public commence l’immersion dĂšs l’extĂ©rieur. Des reproductions de portraits de Bretons, remplaçantes des fenĂȘtres, l’accueillent comme une invitation Ă  dĂ©couvrir l’intĂ©rieur des lieux. Chaque annĂ©e une nouvelle exposition permet de redĂ©couvrir le travail d’une vie. La conservation et mise en valeur du site ont Ă©tĂ© confiĂ©es au musĂ©e dĂ©partemental breton de Quimper. Ces derniĂšres annĂ©es, en partenariat avec l’association Les amis du Squividan, des expositions ont Ă©tĂ© proposĂ©es dans plusieurs communes du FinistĂšre. Les 211 Ɠuvres de Madeleine FiĂ©-Fieux issue du fonds Squividan sortent Ă  tour de rĂŽle Ă  l’occasion d’expositions temporaires comme Une collection dĂ©voilĂ©e du 30 novembre 2019 au 26 avril 2020. 80 tableaux mis en miroir rĂ©vĂ©laient une nouvelle fois la connexion de ces deux artistes et le lien autant amical qu’artistique qu’ils ont entretenus. Il semble impossible de dissocier l’Ɠuvre de Madeleine FiĂ©-Fieux de celle d’Émile Simon. Celle qui a conservĂ© un reconnaissance Ă©ternelle envers son mentor et pour qui l’art est finalement restĂ© un passe-temps, demeure Ă  jamais l’élĂšve et lui le maĂźtre. Madeleine FiĂ©-Fieux, Le Poupon, 1951 © MusĂ©e dĂ©partemental breton, Quimper GĂ©rĂ© par le MusĂ©e breton, le domaine de Squividan Clohars-Fouesnant a Ă©tĂ© lĂ©guĂ© au DĂ©partement du FinistĂšre par le peintre Madeleine FiĂ©-Fieux 1897-1995 qui y accueillit l’artiste Émile Simon 1890-1976. VĂ©ritable lieu de charme, le parc aux belles essences d’arbres et la galerie de peinture sont ouverts au public. Manoir de Squividan Route de Squividan 29950 Clohars-Fouesnant TĂ©l 02 98 54 60 02 / 06 86 23 96 08 / Mail ] * L’hĂ©moptysie dĂ©signe le fait de cracher du sang ou du mucus teintĂ© de sang en toussant. ** Forme de pĂšlerinage principalement rencontrĂ©e en Bretagne. Émile Simon naĂźt Ă  Rennes en 1890, dans une famille modeste, d’un pĂšre typographe et d’une mĂšre couturiĂšre. En 1908, diplĂŽmĂ© de l’École rĂ©gionale des Beaux-arts de Rennes, il intĂšgre l’atelier de Fernand Cormon Ă  Paris. Il enseigne ensuite le cours supĂ©rieur de dessin et de peinture Ă  l’École Internationale du Caire, entre 1913 et 1914. MobilisĂ© pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, il officie en tant qu’infirmier militaire, mais ne sera jamais envoyĂ© au front. En 1919, il est nommĂ© professeur Ă  l’École des Beaux-arts de Nantes, oĂč il enseignera jusqu’en 1947. À partir de 1920, il expose rĂ©guliĂšrement Ă  Paris au Salon des Artistes français, oĂč ses envois furent plusieurs fois rĂ©compensĂ©s son talent est consacrĂ© en 1970 par la mĂ©daille d’honneur. AttachĂ© Ă  la peinture figurative, Émile Simon voulut s’inscrire dans la tradition classique du paysage français, marquĂ©e par l’impressionnisme. Sa maniĂšre est tantĂŽt prĂ©cise, tantĂŽt vague, Ă  la façon d’une esquisse. Il peignait en effet sur le motif », sans retouche, afin de saisir la spontanĂ©itĂ© d’un mouvement, d’une lumiĂšre ou l’expression d’un visage. POLAR. BENOIT SÉVERAC TUER LE FILS Avec ce premier polar, BenoĂźt SĂ©verac s’installe de suite dans les belles dĂ©couvertes du genre de ce dĂ©but d’annĂ©e. Entre relations pĂšre-fils impossibles, portraits de personnages attachants et intrigue passionnante, l’auteur nous emmĂšne dans un rĂ©cit magnifiquement humain. Remarquable. Le titre de ce roman est Tuer le fils. Mais il pourrait s’appeler Tuer le pĂšre ». Et rĂ©ciproquement. Ou inversement. Mais Tuer le pĂšre » est dĂ©jĂ  le titre d’un roman d’AmĂ©lie Nothomb. Ainsi rĂ©side l’un des intĂ©rĂȘts majeurs de ce remarquable polar qui nous plonge dans de multiples mises en abĂźme rĂ©alitĂ© d’un meurtre et fiction d’un texte Ă©crit prĂ©alablement, un pĂšre et un fils photocopies de souffrances, mais recto verso de vies diamĂ©tralement opposĂ©es. Benoit SĂ©verac creuse ce sillon et pose la question ultime Tuer au nom de la littĂ©rature est-ce possible? ». Il ne faut pourtant pas croire que ce roman relĂšve de la plus pure construction intellectuelle et s’élĂšve dans les hauteurs d’une philosophie Ă  quatre sous. C’est avant tout un polar, un bon, un remarquable polar. De ce type de littĂ©rature, il possĂšde tous les codes. On a donc un assassin, que l’on dĂ©couvre dĂšs la premiĂšre page. Un flic, ou plutĂŽt un trio de flics, mĂȘme si l’on suit surtout les pas du chef, CĂ©risol, la cinquantaine approchant, amoureux de son Ă©pouse Sylvia, devenue aveugle, et adorateur de confitures diverses et variĂ©es. Le roman navigue dans l’air du temps pointant avec justesse le malaise des officiers de police dans une institution en difficultĂ© ou mettant le doigt sur les mouvements d’extrĂȘme-droite malodorants reprĂ©sentĂ©s par des bikers au cerveau aussi limitĂ© que le vrombissement de leur Harley. Alors si on le distingue du reste de la littĂ©rature de genre, c’est que BenoĂźt SĂ©verac, dont c’est le premier roman, et qui s’est inspirĂ© de son expĂ©rience d’intervenant de professeur d’anglais en milieu carcĂ©ral, sait donner une Ă©paisseur humaine Ă  ses personnages, ni hĂ©ros », ni paumĂ©s en mal de vivre. On se prend de compassion, de sympathie pour ces hommes en lutte entre leur mĂ©tier, dont chacun attend des rĂ©ponses diffĂ©rentes, et les difficultĂ©s de la vie quotidienne. Trois gĂ©nĂ©rations de flics comme trois modes de vie. Trois rapports Ă  la paternitĂ© aussi. CĂ©risol ne sera jamais pĂšre par la volontĂ© de son Ă©pouse. Grospierres, dernier arrivĂ© dans la brigade, et tout jeune papa, se voit confronter au judaĂŻsme militant de sa femme. Quant au troisiĂšme larron, Nicodemo, Ă©migrĂ© portugais, proche de la retraite, une dĂ©pression le guette et l’interroge sur un bilan de vie familiale et un fils brillant qui veut arrĂȘter sa prĂ©visible ascension professionnelle. L’auteur profite d’une intrigue bien menĂ©e, construite autour d’aller-retours entre un cahier d’écritures et la vie quotidienne, pour raconter la dĂ©liquescence d’une relation pĂšre-fils dĂ©lĂ©tĂšre. L’ignoble cĂŽtoie la douceur, la haine poursuit l’amour. Tous les personnages sont en quĂȘte de tendresse et leur itinĂ©raire personnel nous les rend terriblement attachants, comme celui de Sylvia, devenue aveugle Ă  la trentaine et dont nous percevons toute la volontĂ© de vivre avec une justesse remarquable. Ces femmes et hommes, on aimerait les rencontrer dans notre vie, en faire peut ĂȘtre des amis. Ils forment la mosaĂŻque d’une sociĂ©tĂ© contemporaine, qui sait aussi trouver de bons moments lors de repas quotidiens pris Ă  la brasserie du coin ou de jolis baisers dans le cou voire plus aprĂšs une journĂ©e harassante d’enquĂȘte. À la fin de cette lecture dĂ©vorante, on constate une fois de plus qu’il est dommage de catĂ©goriser la littĂ©rature. Tuer le fils, s’il utilise les codes du polar est avant tout un livre. Un formidable beau livre. Tuer le fils de BenoĂźt SĂ©verac. Éditions La Manufacture de Livres. 6 fĂ©vrier 2020. 290 pages. 18,90€. Le blog de BenoĂźt SĂ©verac BenoĂźt SĂ©verac, nĂ© en 1966, a grandi aux pieds des PyrĂ©nĂ©es et est devenu Toulousain Ă  l’ñge de 18 ans. Il a Ă©tĂ© tour Ă  tour guitariste-chanteur, comĂ©dien, saisonnier agricole, gardien de brebis, restaurateur de monuments funĂ©raires, vendeur de produits rĂ©gionaux de luxe et de chambres meublĂ©es » pour gros clients japonais, professeur de judo, photographe dans l’armĂ©e de l’air, serveur en Angleterre, clarinettiste dans un big band de jazz puis co-fondateur d’une fanfare rock-latino-jazz
 Il s’est formĂ© Ă  la dĂ©gustation de vin en Alsace, est diplĂŽmĂ© du Wine and Spirit Education Trust de Londres et il enseigne aujourd’hui l’anglais Ă  l’école vĂ©tĂ©rinaire de Toulouse. Il publie Ă  la fois des romans pour les adultes et de la littĂ©rature jeunesse. PIERRE LEMAITRE MIROIR DE NOS PEINES ET DE NOS JOIES Avec Miroir de nos peines Pierre Lemaitre achĂšve sa trilogie de l’entre-deux guerres. Un roman foisonnant sur les routes de l’exode. Un bonheur exceptionnel de lecture. L’eau coule de maniĂšre limpide des montagnes. L’écriture de Pierre Lemaitre suit le mĂȘme chemin. Ou c’est tout comme. À sa maniĂšre, l’écrivain nous met au sommet d’une montagne et nous fait dĂ©valer la pente au rythme de ses mots, de ses phrases, Ă  une vitesse vertigineuse, mais il nous emmĂšne avec lui, oĂč il veut, comme il veut, pour notre plus grand bonheur. ArrivĂ©s en bas, lecteurs, on se regarde tous, le regard lumineux, heureux d’avoir profitĂ© ensemble de la derniĂšre goutte d’eau, ou plutĂŽt du dernier mot, de la derniĂšre phrase, avec l’envie de recommencer. Pierre Lemaitre est avant tout un formidable conteur, celui qu’on aimerait Ă©couter le soir Ă  la veillĂ©e. Plus personne ne l’ignore dĂ©sormais, lui qui, avec son prix Goncourt pour Au revoir lĂ -haut, explosa les ventes de romans. Il avait annoncĂ© alors que ce roman primĂ© Ă©tait le premier opus d’une trilogie de l’entre deux guerres et il tient parole en clĂŽturant ce troisiĂšme Ă©pisode concentrĂ© du 6 avril 1940 au 13 juin 1940. Pour dĂ©buter un bon roman il faut une belle entrĂ©e en matiĂšre et en faisant dĂ©ambuler une femme nue ensanglantĂ©e dans les rues de Paris, tenant des propos incohĂ©rents, le conteur attire de suite l’attention. Mais un bon dĂ©but ne suffit pas. Il faut tenir la distance, on dit mĂȘme tenir la route » alors ce sera celle de l’exode, celle des populations quittant la capitale oĂč les Allemands arrivent, pour OrlĂ©ans, la Loire, lieux mythiques, barriĂšres psychologiques, oĂč tous en sont persuadĂ©s, la guerre s’arrĂȘtera. Parmi ces femmes et ces hommes, qui emportent un buffet Henri IV sur une charrette Ă  bras ou des matelas invariablement posĂ©s sur le toit de vĂ©hicules en quĂȘte de carburant, roulent, crapahutent nos personnages dĂ©couverts Ă  Paris, avant le grand dĂ©part. Il y a Louise, la jeune femme nue du dĂ©but, qui va dĂ©couvrir les secrets de sa mĂšre. Il y a DĂ©sirĂ©, un jour chirurgien, un jour membre de la cellule ministĂ©rielle de l’Information, un jour curĂ©. Et puis, Raoul, infect et attachant. Et Jules, un cafetier, rĂ©actionnaire aux charentaises usĂ©s, mais empli d’amour. Et Gabriel, sous officier un peu coincĂ©, mais tellement humain. Et Alice et Fernand, brutalement richissimes. Des portraits formidables de personnes dont les destins vont se croiser et se conclure sur ces routes oĂč les avions allemands pilonnent ces fleuves de civils Ă  la dĂ©rive. Destins d’individus entremĂȘlĂ©s avec la grande Histoire, Pierre Lemaitre s’appuyant sur une solide documentation, entrecroise ainsi des faits rĂ©els Ă©tonnants et souvent mĂ©connus aux mĂ©andres de sa propre imagination. Rarement, on a eu autant envie de tourner les pages pour connaĂźtre la suite, Ă  la maniĂšre de ses feuilletons quotidiens, qui vous font attendre le lendemain avec impatience. Dans des circonstances historiques dramatiques, la plume se fait souvent plus lĂ©gĂšre, plus tendre et plus humoristique qu’au cours des deux prĂ©cĂ©dents tomes. C’est qu’on les voit ces personnages, on les a devant nos yeux et on imagine facilement leur concrĂ©tisation sur grand Ă©cran ou sur une page blanche dessinĂ©e. Mais il faudra du talent au rĂ©alisateur ou au dessinateur pour rendre cette dimension humaine et ne pas trahir ces personnages, mĂȘme si l’on se dit que Pascal RabatĂ© avec sa BD La dĂ©confiture a dĂ©jĂ , sans le savoir, bien dĂ©frichĂ© le sujet. © Roger Viollet Sans dessin, Pierre Lemaitre nous montre, dans des pages magnifiques, ces colonnes perdues sur les routes, ces vies en parenthĂšses, guettant le ciel et ses dangers, ces personnages secondaires, qui le temps de quelques secondes, de quelques lignes, transforment peur immĂ©diate en moments d’histoire. GĂ©nĂ©rositĂ©, turpitude, lĂąchetĂ©, dans ces moments uniques surgissent toutes les facettes de l’ñme humaine, ni totalement noire, ni totalement blanche, mais entourĂ©e cette fois ci d’un humour salvateur. Et Pierre Lemaitre sait narrer, inventer. Il sait mĂȘme nous demander de nous Ă©loigner pour laisser Alice et Raoul se rencontrer, car comme il l’écrit nous connaissons l’histoire », et c’est un formidable privilĂšge. Le lecteur n’a pas envie que cela s’arrĂȘte. Jamais. Illusion que Pierre Lemaitre interrompt sous forme d’un Ă©pilogue oĂč il brosse Ă  grands traits le futur de ses personnages. Son talent est tel qu’en quelques lignes il trace dix, vingt ans ou plus, de vies dont on aimerait qu’il nous en raconte le dĂ©tail. Jules, par exemple, Jules ce gros monsieur Ă  la grosse moustache, au gros ventre, au gros coeur, dĂźtes-nous Pierre Lemaitre, il va 
. Je vous en prie, racontez nous, la suite. Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre. Éditions Albin Michel. 540 pages. 22,90€. Expo Les Parisiens dans l’exode MusĂ©e de la LibĂ©ration de Paris MusĂ©e du GĂ©nĂ©ral Leclerc MusĂ©e Jean Moulin 4 Avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy 75014 Paris Place Denfert-Rochereau TĂ©lĂ©phone 01 40 64 39 44 Informations pratiques Du mardi au dimanche De 10h Ă  18h Le musĂ©e est actuellement fermĂ©. Prochaine ouverture Mardi 21 avril 2020 – 1000 RENNES. LE TEMPS D’UN ÉTÉ LE RDV ART CONTEMPORAIN REPORTÉ Elaine Sturtevant, Gober Wedding Gown, 1996 © Estate Sturtevant, Paris. Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, London ‱ Paris ‱ Salzburg Pinault Collection Art contemporain Le temps d’un Ă©tĂ© de Rennes reportĂ© Pour faire suite aux annonces du PrĂ©sident de la RĂ©publique concernant le prolongement du confinement et les consignes spĂ©cifiques relatives aux Ă©vĂšnements culturels, le nouveau rendez-vous Le Temps d’un Ă©tĂ©, prĂ©vu Ă  Rennes autour de l’art contemporain, est reportĂ©. Ce report concerne notamment l’exposition Au-delĂ  de la couleur le noir et le blanc dans la collection Pinault » qui devait se tenir au Couvent des Jacobins du 25 juin au 13 septembre 2020. L’exposition qui lui fait Ă©cho, La couleur crue , fruit d’une collaboration entre le MusĂ©e des Beaux-Arts de Rennes et les centres d’art contemporain La CriĂ©e et 40mcube, est Ă©galement reportĂ©e. Les modalitĂ©s de la reprogrammation de ces Ă©vĂ©nements seront prĂ©cisĂ©es dĂšs que possible, en privilĂ©giant la perspective de l’étĂ© 2021. D’ici lĂ , la Ville et la MĂ©tropole de Rennes, ainsi que l’ensemble des partenaires, privĂ©s, publics et associatifs, qui se sont impliquĂ©s pour faire de Rennes, le Temps d’un Ă©tĂ©, l’une des places fortes de l’art contemporain, resteront pleinement mobilisĂ©s pour entretenir cette dynamique collective. EXPORAMA. EXPO PINAULT, ART CONTEMPORAIN ET AMBITIONS DE RENNES LA COULEUR CRUE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES REPORTÉE EN 2021 LA COULEUR CRUE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES REPORTÉE EN 2021 Jennifer Tee, Tampan Natural system of Souls, 2019 Courtoisie de l'artiste et de la Galerie Fons Welters, Amsterdam Le temps d’un Ă©tĂ©, Rennes se pavoisera aux couleurs de l’art contemporain en
 2021. L’exposition La couleur crue sera prĂ©sentĂ©e au MusĂ©e des beaux-arts de Rennes en Ă©cho Ă  la Collection Pinault voir notre article qui investira de nouveau le Couvent des Jacobins afin de prĂ©senter un choix d’Ɠuvres autour du noir et du blanc. PrĂ©sentation du MusĂ©e des beaux-arts en vidĂ©o puis de La couleur crue par son conservateur et directeur Jean-Roch Bouiller. Les relations entre la couleur et la matiĂšre dans l’art Traiter de la couleur en art peut sembler relever de la plus banale Ă©vidence, l’expĂ©rience de la couleur Ă©tant une donnĂ©e Ă©lĂ©mentaire de notre rapport aux Ɠuvres. L’exposition La couleur crue qui sera prĂ©sentĂ©e au MusĂ©e des beaux-arts se concentre sur une approche sensible de la matiĂšre des Ɠuvres et sur l’expĂ©rience des visiteurs face Ă  elles. Elle choisit de focaliser sur le lien qui unit matiĂšre et couleur lorsque la seconde n’éclipse pas la premiĂšre. Evariste Richer, CMYK, 2009 Courtoisie de l’artiste et SCHLEICHER/LANGE, Berlin/Paris Collection Frac Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur Le terme de couleur crue renvoie aux Ă©lĂ©ments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d’une histoire de l’art plurimillĂ©naire. Elle peut suggĂ©rer l’aspiration Ă  une forme de simplicitĂ©, par opposition aux sophistications des sociĂ©tĂ©s matĂ©rialistes. Le choix de mettre en avant la matiĂšre brute pour sa couleur est ancien dans l’histoire de l’art. On le retrouve dans les incrustations de matiĂšres prĂ©cieuses de la sculpture antique, les peintures sur pierres polies de la Renaissance, les jupes en tulle de la petite danseuse de Degas et toutes les expĂ©riences de collusion entre matiĂšre rĂ©elle et illusion d’optique dans l’art du XXe siĂšcle. Wolfgang Laib, Zikkurat, 2005 Black burma lacquer on wood 204 x 246 x 52 cm © Wolfgang Laib. Photo Charles Duprat. Courtoise de la Galerie Thaddaeus Ropac, London Paris Salzburg La couleur crue renvoie aussi Ă  des procĂ©dĂ©s chimiques et des expĂ©rimentations menĂ©es par des cohortes d’artistes-alchimistes de plusieurs Ă©poques. La couleur crue Ă©voque enfin l’emploi direct d’objets trouvĂ©s, de matĂ©riaux considĂ©rĂ©s comme non nobles et des techniques artisanales, abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs gĂ©nĂ©rations d’artistes des XXĂšme et XXIĂšme siĂšcles, de l’Art & Craft Ă  l’Arte Povera, jusqu’à aujourd’hui. Perrine Lievens, Deux lignes, sd Perrine Lievens La matiĂšre de la couleur aujourd’hui DerriĂšre ce lien Ă©troit apparaĂźt d’emblĂ©e la question de l’existence de la couleur Ă  l’état naturel et de sa relation Ă  la lumiĂšre. Comment les contrastes de matiĂšres donnent-ils naissance aux formes, comment la trace du vivant marque-t-elle l’empreinte d’un passage Ă©phĂ©mĂšre sur Terre ? Comment la couleur existe-t-elle dans la matiĂšre mĂȘme ? Comment peut-on la capter, la figer, la transmettre ? Dove Allouche Aspergillus chevalieri Eurotium myc 3, MA 24 2017 Photolithographie et cive en verre soufflĂ© 48 x 48 cm CrĂ©dit photo AurĂ©lien Mole Courtoisie Dove Allouche et gb agency, Paris L’exposition La couleur crue explore ainsi la couleur de la matiĂšre dans la variĂ©tĂ© des formes et des formats dont les artistes se sont saisis ces derniĂšres annĂ©es. Elle entre dans les profondeurs de la matiĂšre-couleur Ă  travers des Ɠuvres, des processus et des expĂ©rimentations aussi bien naturels que technologiques. Michele Ciacciofera, Janas Code, 2019 Courtoisie de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels Le parcours de l’exposition L’exposition se dĂ©roule de maniĂšre progressive dans les espaces du MusĂ©e des beaux-arts de la matiĂšre la plus brute Ă  la plus immatĂ©rielle. Le parcours dĂ©bute avec des Ɠuvres dont la couleur est celle de la matiĂšre qui les compose, dans son plus simple appareil. Elle se poursuit avec des artistes qui s’intĂ©ressent aux matĂ©riaux, et par lĂ -mĂȘme aux techniques et savoir-faire qu’ils activent et mettent en Ɠuvre. Une troisiĂšme partie donne toute leur place aux immatĂ©riels » qui constituent aussi les Ɠuvres toute matiĂšre-couleur renvoie Ă  la rĂ©alitĂ©, aux objets qui la constituent et Ă  la symbolique dont ils sont porteurs. Enfin, le parcours s’achĂšve sur les questions de dĂ©matĂ©rialisation des Ɠuvres comment ces derniĂšres se libĂšrent-elles de leur support, comment le processus de perception prend-il le pas sur la confrontation Ă  un objet figĂ©, comment le traitement de la lumiĂšre entre-t-il en jeu ? Jennifer Tee, Tampan Natural system of Souls, 2019 Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Fons Welters, Amsterdam MatiĂšre, matĂ©riaux, immatĂ©riels », dĂ©matĂ©rialisation constituent ainsi le fil conducteur de La couleur crue. La matiĂšre-couleur y prend forme dans des mediums variĂ©s comme la peinture, la sculpture, l’objet, le texte, le son, l’installation mais aussi la vidĂ©o, dans des Ɠuvres matĂ©rielles et incarnĂ©es, immatĂ©rielles ou conceptuelles, immersives ou frontales. Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan, Anne Langlois Commissaires de l’exposition Michele Ciacciofera, Janas Code, 2019 Courtoisie de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels Artistes exposĂ©s au MusĂ©e des Beaux-Arts Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Daniel Dewar et GrĂ©gory Gicquel, Dan Flavin, GĂ©rard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, VĂ©ronique Joumard, Anish Kapoor, Mike Kelley, AglaĂŻa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc MoulĂšne, Florian et Michael Quistrebert, Evariste Richer, SARKIS, Lucy Skaer, Jennifer Tee, herman de vries, Remy Zaugg. MusĂ©e des Beaux-Arts, 20, quai Emile Zola, 35000 Rennes tel 02 23 62 17 45. Ouvert tlj sf. lundi 1000–1700 Dove Allouche, Aspergillus ustus, myc 10 MA 32 2017 Photolithographie et cive en verre soufflĂ© 48 x 48 cm CrĂ©dit photo AurĂ©lien Mole Courtoisie de Dove Allouche et gb agency, Paris Autour de deux expositions majeures au Couvent des Jacobins et au MusĂ©e des beaux-arts, la Ville de Rennes et les acteurs locaux de l’art contemporain proposent durant l’étĂ© 2020 un rendez-vous de la crĂ©ation contemporaine, intitulĂ© Le temps d’un Ă©tĂ©. Les Rennaises, les Rennais et les visiteurs seront ainsi invitĂ©s Ă  dĂ©couvrir de nombreuses propositions artistiques durant tout l’étĂ©, en partenariat avec Les Champs Libres, La CriĂ©e, 40mcube, le FRAC Bretagne, Lendroit Éditions, Le PHAKT
 Couvent des Jacobins Au-delĂ  de la couleur le noir et le blanc dans la Collection Pinault MusĂ©e des Beaux-Arts La couleur crue ; Les Champs Libres exposition de StĂ©phane LavouĂ© ; La CriĂ©e exposition de Jockum Nordström ; L’orangerie du Thabor Collection 8 Exposition d’Ɠuvres du fonds communal d’art contemporain. 40mcube exposition de Florian & Michael Quistrebert ; FRAC Bretagne exposition de Martin Parr FRAC et Parc du Thabor ; Lendroit Éditions exposition de Nina Childress De l’art en 4×3 ; PHAKT exposition pratiques amateurs individuelles et collectives ; Au-delĂ  de ces expositions, d’autres rendez-vous et de nombreuses surprises viendront complĂ©ter ce parcours artistique, notamment en lien avec Les TombĂ©es de la Nuit. Le BelvĂ©dĂšre d’Erwan et Ronan Bouroullec, livrĂ© au printemps 2020, sera Ă©galement une dĂ©couverte incontournable au cƓur de ce parcours. Comme en 2018, un billet unique permettra d’accĂ©der aux deux expositions prĂ©sentĂ©es au Couvent des Jacobins et au MusĂ©e des beaux-arts. Avec des tarifs rĂ©duits et un tarif spĂ©cial pour les titulaires de la carte Sortir!, les deux expositions seront accessibles Ă  tous. Deux billets couplĂ©s seront proposĂ©s le premier permettra d’accĂ©der Ă©galement au Fond pour la culture HĂ©lĂšne et Édouard Leclerc de Landerneau et le second Ă  La Bourse de Commerce – Pinault Collection, le nouveau site de prĂ©sentation de la collection Pinault, qui ouvrira dĂ©but juin, Ă  Paris. La billetterie ouvrira le jeudi 30 avril 2020. Il est possible de s’inscrire pour ĂȘtre informĂ© du jour de la mise en vente des billets sur le site DĂ©tail des tarifs ‱ Billetterie forfait individuel adulte 10 € ‱ Tarif rĂ©duit pour les jeunes entre 10 et 26 ans, bĂ©nĂ©ficiaires des minima sociaux RSA, ASS, minimum vieillesse, demandeurs d’emploi, handicapĂ©s civils et mutilĂ©s de guerre 4 € ‱ Les titulaires de la Carte Sortir 2 € ‱ Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans ‱ Billetterie Tribu » 2 adultes avec enfants – 18 ans 20 € ‱ Billetterie groupes de 10 personnes et + » sur rĂ©servation obligatoire 8 € ‱ Visite guidĂ©e 16 € rĂ©servation obligatoire UNE LUBIE DE PAR SYLVIA TOWNSEND WARNER Une Ă©glise chrĂ©tienne sur l'ile de Rarotonga. Dans Une lubie de Sylvia Townsend Warner peint le tableau de TimothĂ©e Fortune nom prometteur pour un hĂ©ros de fiction, employĂ© de banque Ă  la Lloyds de Londres, vite lassĂ© du mĂ©tier d’argent, gagnĂ© par la foi, devenu thĂ©ologien puis diacre. Il dĂ©cide d’aller faire Ɠuvre d’évangĂ©lisation Ă  l’autre bout du monde, en PolynĂ©sie, parmi la population de l’archipel de Rarotonga. Sa hiĂ©rarchie, rĂ©ticente, le laisse partir, malgrĂ© tout, sur ce bout de terre qui se rĂ©vĂ©lera idyllique pour TimothĂ©e, aux antipodes de sa grise Angleterre natale. une Ăźle au ciel palpitant, semblable Ă  l’üle des livres de contes [
] une Ăźle prodigue oĂč l’on pouvait toujours secouer un arbre pour en faire tomber les fruits ou tirer un poisson de l’eau. » L’Ɠuvre de conversion s’avĂ©rera des plus modestes, ne touchant qu’un seul autochtone, l’adolescent Lueli, baptisĂ© ThĂ©odore par la volontĂ© Ă©vangĂ©lisatrice de TimothĂ©e. Lueli, jeune garçon Ă  l’amabilitĂ© [
] qui avait fait de lui le favori du village » et Ă  la beautĂ© confondante, comme si le sang d’une lignĂ©e de fĂ©es coulait dans ses veines » deviendra le disciple, d’apparence du moins, mais surtout l’ami vĂ©ritable, et insĂ©parable, de TimothĂ©e. Non sans difficultĂ© certes, la libertĂ© et l’innocence du jeune homme et des populations de l’üle s’accordant mal avec la nouvelle discipline et les rites chrĂ©tiens voulus par notre Ă©vangĂ©lisateur. Non sans ambiguĂŻtĂ© non plus En son for intĂ©rieur, ce que [TimothĂ©e] admirait, c’était le beau jeune homme et son odeur de mer. » Une fugue de quelques jours du jeune garçon jettera TimothĂ©e dans les affres d’un tourment quasi amoureux. Mais la beautĂ© de l’üle a son revers le volcan qui la domine se rĂ©veille soudain et fait trembler la terre jusqu’à la destruction et la mort. Le sĂ©isme agit aussi dans l’esprit et le cƓur de TimothĂ©e il en perd la foi en son Dieu. Mais, en revanche, l’esprit et le cƓur sont gagnĂ©s par le charme irrĂ©sistible et la bontĂ© contagieuse de cette civilisation pacifique, Ă  l’opposĂ© de la froide et dominatrice Angleterre. Ce roman est nĂ© d’une histoire authentique, relatĂ©e dans la correspondance d’une femme missionnaire sur ce mĂȘme archipel, et dĂ©couverte par hasard par Sylvia Townsend Warner. Notre romanciĂšre britannique en a fait un rĂ©cit publiĂ© en Grande-Bretagne en 1927 aux allures de conte philosophique, oĂč s’exprime une infinie tendresse pour les sauvages » fonciĂšrement bons et gĂ©nĂ©reux, victimes de l’intrusion conquĂ©rante et prĂ©datrice de l’homme blanc dit civilisĂ© », en l’occurrence les clergymen Ă©vangĂ©lisateurs, figures parfaites des colons, au mĂ©pris insondable et dĂ©sespĂ©rant face aux populations lointaines. Ces peuples ultra-marins qui n’ont, prĂ©vient l’un des maĂźtres en thĂ©ologie de TimothĂ©e avant son dĂ©part, aucune moralitĂ©, toujours occupĂ©s Ă  chanter et Ă  danser. [
]. Il en va de mĂȘme pour tous les indigĂšnes [qui] ne connaissent pas les mots chastetĂ© et gratitude. » TimothĂ©e Fortune prend progressivement conscience de l’effet dĂ©vastateur de l’homme occidental, Ă©vangĂ©lisateur, qui se sert de Dieu dans une entreprise de vaste confiscation europĂ©enne qui oppose les canonniĂšres aux pirogues. » Sylvia Townsend Warner Ce texte, tour Ă  tour bouleversant, drĂŽle, lyrique, est la sensible et belle expression d’un combat contre le colonialisme de l’homme europĂ©en qui se prend pour le centre de l’univers [
] mĂ©tamorphosĂ© en homme de pierre par le sentiment paroxystique de son bon droit », face Ă  l’autre, l’indigĂšne, l’ĂȘtre diffĂ©rent dont l’Occident prĂ©tend Ă©craser toute individualitĂ©, originalitĂ© et spiritualitĂ©. Sylvia Townsend Warner est une importante romanciĂšre, poĂšte, et novelliste du XXe siĂšcle des Lettres britanniques, un auteur insolite et insolent, fortement engagĂ© sur le terrain des mƓurs et de la politique, nous dit le poĂšte Jacques Roubaud dans l’admiratif texte de prĂ©sentation qu’il a consacrĂ© Ă  ce beau et sensible roman Ă  lire absolument. Jacques Roubaud Une lubie de M. Fortune, de Sylvia Townsend Warner, Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2003, 238 p.,ISBN 978-2-07-070138-4, prix actuellement indisponible en neuf, uniquement vendu sur les sites de ventes de livres anciens et d’occasion. L’OUBLI QUE NOUS SERONS D’HECTOR ABAD FACIOLINCE LETTRE À UN PÈRE DISPARU Les Lettres colombiennes ne doivent pas se limiter aux seuls noms de Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez ou Álvaro Mutis. Il en est d’autres infiniment importants. Parmi eux, HĂ©ctor Abad Faciolince, qui a publiĂ© en France, chez Gallimard, en 2010, un livre intitulĂ© L’Oubli que nous serons El Olvido que seremos, traduit par Albert Bensoussan et prĂ©facĂ© par Mario Vargas Llosa. Cet ouvrage aurait pu ĂȘtre sous-titrĂ© Lettre au pĂšre » ou Monument en mĂ©moire de
 », tant s’y dĂ©veloppe tout au long des 300 pages du texte la relation fusionnelle entre un fils et son pĂšre, HĂ©ctor Abad GĂłmez, professeur de mĂ©decine prĂ©ventive Ă  l’UniversitĂ© de MedellĂ­n, mais aussi politiquement engagĂ© sur le terrain des droits de l’homme, ce qu’il paiera de sa vie, victime de la pĂšgre et de l’extrĂ©misme politique qui a Ă©tendu longtemps leur ombre assassine sur ce malheureux pays. Hector Abad Gomez HĂ©ctor Abad GĂłmez Ă©tait agnostique, ce qui lui attira, dans ce pays catholique, les foudres des milieux conservateurs. Il Ă©tait Ă©minemment tolĂ©rant et ouvert aux milieux religieux quand ils Ă©taient libĂ©raux ou progressistes. Les ecclĂ©siastiques, d’ailleurs, peuplaient sa propre famille son beau-frĂšre Ă©tait Ă©vĂȘque et un de ses oncles prĂȘtre de l’Opus Dei et il vivait dans cette odeur permanente de soutane et de sacristie ». Il Ă©tait, Ă  la maniĂšre d’un vrai chrĂ©tien, attentif au malheur de son peuple, et rĂ©voltĂ© par le totalitarisme et la violence, et son cortĂšge d’injustices et de misĂšres. HĂ©ctor Abad Gomez, tel qu’en parle son fils, portait la figure idĂ©ale du pĂšre aimant, doux et tendre avec sa femme et ses enfants, toujours libĂ©ral, acceptant mĂȘme nos fautes comme des espiĂšgleries innocentes ». Quatre filles et un garçon l’auteur de ce livre scellĂšrent le bonheur du couple pendant plus de dix ans. Quand le premier drame survint la maladie de la plus jeune des sƓurs, frappĂ©e d’un mĂ©lanome Ă  16 ans, anĂ©antit le bonheur familial en quelques mois. Dans des pages qui vous arrachent des larmes, HĂ©ctor Abad, le fils, dĂ©crit la lente et irrĂ©mĂ©diable dĂ©vastation de la maladie qui emporta la vive, adolescente et jolie Marta. Une finca colombienne La mort frappa une deuxiĂšme fois, quelques annĂ©es plus tard le pĂšre, de plus en plus engagĂ©, et exposĂ©, dans l’action politique et dans une vie vouĂ©e Ă  aider et protĂ©ger les autres », tombe, en 1987, Ă  MedellĂ­n, sa ville natale – Ă©picentre de la violence organisĂ©e colombienne -, sous les balles d’une organisation paramilitaire, probablement en service commandĂ© de quelque propriĂ©taire terrien. À MedellĂ­n, il y a tant de pauvretĂ© qu’on peut engager pour deux mille pesos un sicaire pour tuer n’importe qui » Ă©crit le fils. La mort violente, redoutĂ©e et sans doute inĂ©luctable, de celui qu’il continuera toujours d’appeler papa, laissera l’écrivain dans un dĂ©sarroi qui durera vingt ans avant qu’il ne puisse dominer sa douleur et l’exprimer dans ce livre Ă©crit sobrement, sans fioritures. AprĂšs cet assassinat, le fils choisira l’exil en Europe, qui l’éloignera d’une mort prĂ©visible, pour lui aussi. Et le livre qu’il a publiĂ© en 2007 en Colombie oĂč il est revenu vivre depuis quelques annĂ©es est, vers ce pĂšre adulĂ©, hĂ©ros de sa vie, un long chant d’amour dĂ©chirant mais pas terrifiant » nous dit Mario Vargas Llosa. Un livre bouleversant de dĂ©tresse et de tendresse, Ă©crit pour repousser l’oubli que nous serons, mots de Jorge Luis Borges, afin que vive, pour longtemps, la mĂ©moire de ce pĂšre exemplaire. Albert Bensoussan Ă  droite et Hector Abad L’oubli que nous serons, d’HĂ©ctor Abad Faciolince, traduit par Albert Bensoussan, prĂ©facĂ© par Mario Vargas Llosa, Gallimard, collection Folio, 2012, 400 pages. isbn 978-2-07-044620-9, euros. Feuilletez le livre ici. DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE DE SYLVAIN TESSON PERSPECTIVES VITALES Il y a dix ans Sylvain Tesson se confinait volontairement pendant six mois dans une cabane en SibĂ©rie. Lire ou relire son journal quotidien prend une valeur supplĂ©mentaire en cette pĂ©riode. Mais pas seulement, tellement ce texte magnifique ouvre des perspectives sur nos vies. 28 fĂ©vrier, cela fait 13 jours que Sylvain Tesson s’est volontairement confinĂ© dans une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac BaĂŻkal. Il tient son journal et Ă©crit 
 Ce n’est pas rien d’ĂȘtre grains de poussiĂšre en ce monde. VoilĂ  que je m’intĂ©resse Ă  la poussiĂšre. Le mois de mars va ĂȘtre long. C’est le genre de sentence, encore plus pertinente en pĂ©riode de confinement gĂ©nĂ©ralisĂ©, qui m’a fait entrer dĂ©finitivement dans l’univers de Sylvain Tesson. Et pourtant ce n’était pas gagnĂ©. J’avais commencĂ© par Sur les chemins noirs, sĂ©duit par les critiques, les prix, la reconstruction » d’un homme passĂ© prĂšs de la mort. Et puis les premiĂšres pages m’avaient vite rebutĂ©, encore un rĂ©cit de voyage au jour le jour, une traversĂ©e de la France. RĂ©dacteur en chef d’une revue de cyclotourisme j’en avais soupĂ© des bivouacs de pĂšlerins Ă  vĂ©lo refaisant le monde, parce qu’ils dormaient le soir sous la tente, interrogeant les Ă©toiles sur leur destinĂ©e. J’avais donc posĂ© mon sac dĂšs les premiĂšres pages, laissant l’écrivain monter seul vers la Manche. Et puis il y eut Vincent Munier, dĂ©jĂ  dĂ©couvert avec Artique et qui publiait un nouvel ouvrage sur le Tibet. À cĂŽtĂ© de ces photos, gravĂ©es pour toujours dans ma mĂ©moire, de petits textes, des aphorismes, des pensĂ©es magnifiques. De pures merveilles, des petits bijoux d’intelligence et de rĂ©flexion. Et un livre intitulĂ© simplement La PanthĂšre des Neiges. Le tout signĂ© de Sylvain Tesson. voir deux chroniques Alors j’ai repris mon sac Ă  dos, l’esprit plus ouvert, oubliant le rĂ©cit de voyage. Et j’ai remontĂ© les Chemins Noirs, faisant route en sens inverse. Et j’ai dĂ©couvert une prose magnifique, des considĂ©rations philosophiques, historiques, gĂ©ographiques dont on voudrait retenir tous les termes. Je remontai le temps Ă  rebrousse poil et entamai aprĂšs ce 17 mars 2020, la lecture de Dans les forĂȘts de SibĂ©rie, un ouvrage en Ă©cho avec la situation actuelle. Une diffĂ©rence cependant, mais de taille Tesson se confine volontairement pendant six mois loin de toute vie humaine par moins 35 degrĂ©s sans autre ambition que de rĂ©flĂ©chir Assez tĂŽt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis promis alors de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie. Une des forces majeures de ce journal rĂ©side dans cette modestie et l’absence de leçons clamĂ©es Ă  tout vent au monde. Tesson raconte ses gestes, sa vie, ses activitĂ©s limitĂ©es Ă  l’observation, la marche, la survie, la rĂ©flexion, mais il refuse Ă  tout moment de donner des leçons, d’inciter Ă  un retour Ă  la nature. Il ne croit plus aux injonctions collectives il est vrai que la proximitĂ© du goulag fait rĂ©flĂ©chir, il ne propose pas un cours d’écologie ou un modĂšle de vie. Lucide, il prĂ©cise que la dĂ©croissance nĂ©cessiterait l’impossible venue d’un despote Ă©clairĂ© tant la nature humaine est imparfaite. Il pense et vit pour lui-mĂȘme et si ses pensĂ©es peuvent ĂȘtre utiles Ă  d’autres tant mieux. Sinon tant pis. Ce journal est donc riche. Riche de descriptions de la nature, riche d’aphorismes, riche de pensĂ©es originales. À sa maniĂšre c’est une forme de sagesse qui transparaĂźt, une sagesse individuelle, intĂ©rieure. La joie d’ĂȘtre rĂ©veillĂ© chaque matin par les mĂ©sanges qui frappent Ă  la fenĂȘtre, ou d’entendre les craquements du lac sous l’effet du dĂ©gel suffisent souvent Ă  dompter le temps, ce temps que l’on cherche Ă  fuir dans les agglomĂ©rations L’homme libre possĂšde le temps. L’homme qui maĂźtrise l’espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les annĂ©es nous Ă©chappent. Elles coulent de la plaie du temps blessĂ©. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche Ă  vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait mĂȘme plus qu’il est lĂ . Je suis libre parce que mes jours le sont. Il faut donc prendre son temps pour lire cet ouvrage, savourer chaque mot, chaque pensĂ©e. RĂ©flĂ©chir. On ne saurait rĂ©duire ce livre Ă  des aphorismes, surtout pas, et ne manque jamais l’heureuse distance ironique que produit le fait de se regarder le nombril. L’humour est omniprĂ©sent pour rappeler notre impuissance Ă  vouloir apprĂ©hender le monde et notre arrogance mortelle face au vent du Nord qui dĂ©truit tout sur son passage. J’ai Ă©crit dans ma tĂȘte, cette modeste chronique en dĂ©sherbant les pieds d’une haie. En coupant le lierre envahissant, je me suis demandĂ© si j’arrĂȘtais la vie ou si je la multipliais par deux en scindant les racines et aussi si 
 Malheureusement je n’ai pas le talent de Sylvain Tesson pour pousser plus loin la rĂ©flexion et transformer une simple constatation en aphorisme inoubliable. Mais en regardant les mĂštres de haie qui me restent Ă  dĂ©sherber en solitaire, avec mes seules mains et ma pensĂ©e mĂȘme rĂ©duite et limitĂ©e, je me dis que finalement le mois d’avril ne sera pas aussi long que prĂ©vu. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie de Sylvain Tesson. Éditions Folio. 290 pages. 8€. Sylvain Tesson est nĂ© en France en 1972. Il a une formation de gĂ©ographe et un DEA de gĂ©opolitique. A 19 ans, il entreprend une expĂ©dition en Islande. Cette expĂ©rience sera la premiĂšre d’une longue sĂ©rie atteint par le virus du voyage et de la dĂ©couverte, il sillonne ensuite le monde avec obstination Ă  pied, Ă  vĂ©lo, Ă  cheval, en moto
En 1996, il publie son premier ouvrage avec Alexandre Poussin On a roulĂ© sur la terre ». Puis les livres s’enchaĂźnent, avec un succĂšs certain, puisqu’il est rĂ©compensĂ© en 2009 par le Goncourt de la nouvelle pour Une vie Ă  coucher dehors », et par le prix MĂ©dicis Essai 2011 pour Dans les forĂȘts de SibĂ©rie ». Sylvain Tesson finance toujours lui-mĂȘme ses expĂ©ditions grĂące Ă  ses livres, confĂ©rences, documentaires et reportages. POOR LONESOME COWBOY JEAN-MICHEL ESPITALLIER UN GRAND-PERE FANTOME Dans Cow-Boy, son dernier opus, Jean-Michel Espitallier se penche sur l’image de son grand-pĂšre EugĂšne, jalon d’une gĂ©nĂ©alogie familiale faite de trous, d’oublis et d’absences. Le poĂšte, romancier et biographe, et les trois Ă  la fois dans ce livre si particulier, va tenter de dessiner les contours d’une figure en creux ou fantomatique d’un homme que la famille a toujours enfoui dans une mĂ©moire volontairement oublieuse ou volatile. Mon grand-pĂšre s’appelait EugĂšne. EugĂšne gardait les vaches. Mais c’était en Californie. Alors EugĂšne Ă©tait cow-boy. C’est tout ce que je sais de lui. De son histoire, je ne sais rien. Remplir ce vide avec des choses fabriquĂ©es, des jeux de piste et des empilements ». L’histoire du grand-pĂšre sera celle d’une vie fabriquĂ©e » par les mots et l’imagination, dans une Ă©criture qui fera surgir la vie possible d’une vie inconnue, la reconstitution d’une existence dans un assemblage d’épisodes imaginĂ©s et de mots gorgĂ©s de poĂ©sie qui va remplir le vide biographique et familial. AprĂšs tout, voilĂ  bien le travail d’un romancier. NĂ© dans les Hautes-Alpes, EugĂšne Ă©tait sur le seuil d’une vie toute tracĂ©e, tradition familiale oblige. Petits bonheurs sans joie, rĂȘves saucissonnĂ©s, plaisir de pure hygiĂšne et monsieur le curĂ© en planque au mirador. » Bref un avenir au format paysan, au milieu des montagnes qui l’ont vu grandir et le verront sans doute mourir, un avenir sans lendemain si l’on peut dire. EffrayĂ© peut-ĂȘtre par ce chemin tout tracĂ©, Jean-Michel Espitallier imagine EugĂšne pris un jour d’une soif d’aventure et de voyage lointain. L’appel de l’inconnu », il n’aurait pas Ă©tĂ© le premier Ă  y cĂ©der, d’autres avant lui avaient franchi le pas, une bonne vingtaine de montagnards aventureux de son coin reculĂ© des Alpes. La liste des noms est longue que Jean-Michel Espitallier se plaĂźt Ă  dĂ©rouler hypnotiquement – ces listes, anthroponymiques et gĂ©ographiques, reviendront rĂ©guliĂšrement dans le livre -. Ces paysans curieux d’un ailleurs partiront loin, Ă  l’autre bout du monde, en AmĂ©rique, et spĂ©cialement en Californie. Alors, pour EugĂšne, Ă  son tour, direction la gare de Gap d’oĂč le train les emmĂšnera – Louis, le frĂšre, est Ă  ses basques – jusqu’au port du Havre. Et la France des paysages, qu’EugĂšne ne connaissait que dans les manuels de gĂ©ographie de l’école rĂ©publicaine, va dĂ©filer Ă  travers la fenĂȘtre du wagon comme sur un Ă©cran de cinĂ©matographe. Du Havre et neuf jours de navigation plus tard, les deux frĂšres dĂ©barqueront Ă  Ellis Island. Toute la misĂšre du monde vient s’échouer ici pour y tenter sa chance, fuir les persĂ©cutions, la pauvretĂ©, l’ennui, les ennuis. [
] Alors tout ce beau monde de loqueteux et de petites gens se pressent au portillon, tĂȘte baissĂ©e mais pas pour longtemps, montrant les dents, dĂ©finitivement dĂ©solidarisĂ©s des autres pauvres. [
] Dans peu de temps, l’autodĂ©fense leur sera une hygiĂšne morale et la propriĂ©tĂ© privĂ©e une cause inaliĂ©nable. » L’esprit de la conquĂȘte de l’Ouest rentrera vite dans la tĂȘte de ces pauvres hĂšres en quĂȘte de vie meilleure ! Et la Californie oĂč arriveront nos deux jeunes gaillards, est alors un dĂ©cor Ă  dinosaures sans les dinosaures », une contrĂ©e qui va passer Ă  la vitesse de l’éclair de l’ñge de pierre Ă  la modernitĂ©. » Trains, poteaux tĂ©lĂ©graphiques, pĂ©trole, derricks, or, chambouleront sous-sols et paysages, Indiens et buffles seront massacrĂ©s, vite remplacĂ©s par les esclaves venus d’Afrique, les vaches, les bƓufs et les taureaux. La conquĂȘte, champ de tous les possibles, transformera promptement plaines, vallĂ©es, montagnes et populations. L’AmĂ©rique s’est inventĂ©e sous deux figures, celle du rĂȘveur et celle du malin. Le rĂȘveur rĂȘve et le malin fait du commerce. » En de courts chapitres nourris de superbes et poĂ©tiques mĂ©taphores, raccourcis et ellipses, intitulĂ©s on ne peut plus sobrement America », La Californie », LĂ -bas », Jean-Michel Espitallier nous brosse un saisissant tableau de la naissante, idĂ©aliste, industrieuse et impitoyable AmĂ©rique Ă  laquelle EugĂšne et son frĂšre ont dĂ» se frotter. Écoute, EugĂšne, et prends des notes ! » Et c’est comme s’ils prenaient des notes, en effet, nos deux Ă©migrĂ©s des Alpes, en observant un pays actionnĂ© par une machine en mouvement, [
] Ça travaille, ça construit, ça empile, canalise, ça monte, ça cloue, ça ajuste, ça creuse, ça coffre, ça endigue, ça visse [
] ça stocke, ça transporte, [
] ça frappe, ça branche, ça emboutit. Et donc ça garde les vaches et les moutons. » Car c’est pour ça qu’ils sont venus, ces deux vachers transplantĂ©s de leur carrĂ© d’herbe verdoyante et fraĂźche des montagnes alpines aux grandes plaines arides et poussiĂ©reuses du Far West. Jean-Michel Espitallier imagine le vertige des deux petits Français devant ce pays sans limites oĂč tout est Ă  faire et Ă  construire, un pays tourbillonnant d’actions et de rĂ©actions, capable d’une Ă©pouvantable violence sociale et raciale comme des plus belles luttes et Ă©lans dĂ©mocratiques, un pays qui va voir naĂźtre, dans les annĂ©es amĂ©ricaines des deux petits frenchies, spectacles et films, Chaplin et Buster Keaton – l’AmĂ©rique se pomponne pour entrer au cinĂ©ma » -, musique et littĂ©rature, Tennessee Williams et Louis Armstrong, un pays du pire et du meilleur, un pays plein de salopards, Buffalo Bill exterminateur de bisons pour alimenter les employĂ©s du chemin de fer du Kansas et faire crever les Indiens, Henry Ford antisĂ©mite notoire dĂ©corĂ© par Adolf Hitler et qui pactisa avec les plus crasseuses pĂšgres du pays. » Mais un pays oĂč EugĂšne voudra vivre dĂ©sormais, mĂȘme abandonnĂ© de son frĂšre Louis, parti ailleurs encore, dans ce pays sans frontiĂšres, chercher une autre fortune. Solitude soudaine, le voilĂ  devenu lonesome cow-boy. EugĂšne y rĂ©sistera-t-il ? Les vaches ont dĂ» finir par l’ennuyer, son extrĂȘme prĂ©sent sent la vache et la poussiĂšre, pas une minute Ă  soi pour rĂȘvasser. » MĂȘme une union avec une AmĂ©ricaine – Mexicaine fraĂźchement immigrĂ©e » -, peut-ĂȘtre quelques enfants Ă  la clĂ©, une fortune faite dans la boulange – adieux les vaches ! – n’empĂȘcheront pas EugĂšne de rĂȘver un jour lui aussi de ses montagnes natales. L’AmĂ©rique aprĂšs tout n’est que cela, une terre de mĂ©lancolie oĂč plane un immense mal du pays », et ce n’est pas la longue liste – encore une ! – de noms et de lieux venus du Vieux Continent qui dira le contraire Montpelier Vermont, Naples Floride, Alexandria Indiana, Berlin Connecticut, Palestine Texas, Babylone New York, Brighton Colorado, Lebanon Indiana
 » Retour en France donc Partir mais Ă  l’envers », comme on rembobinerait un film, direction l’Est des États-Unis – c’est dĂ©jĂ  la banlieue de l’Europe » -, traversĂ©e en train, dĂ©couverte des paysages, pas ceux du Grand Ouest, et voilĂ  une nouvelle leçon de gĂ©ographie vivante, comme entre Gap et le Havre il y a quelques annĂ©es, enfin arrivĂ©e Ă  New York New York ! EugĂšne a-t-il vu le fouillis acier bĂ©ton entrepĂŽts quais grues Ă©chevelĂ© de fumĂ©es ? Le ballet des remorqueurs et des trains de pĂ©niches transportant wagons, machines, marchandises ? Et les ferries approchant la gare maritime sur l’East River, du cĂŽtĂ© de Battery Park ? Les a-t-il vus dĂ©verser leurs flots d’hommes en gabardine, costume, chapeaux mous courant sur le bitume vers des bureaux Ă  palanquĂ©es de machines Ă  Ă©crire et liasses de papiers carbone ? » VoilĂ  une chose sĂ»re, au moins, pour le petit-fils qui a imaginĂ© le pĂ©riple amĂ©ricain du grand-pĂšre EugĂšne est revenu au bercail. L’histoire de l’aĂŻeul envolĂ© outre-Atlantique, cette fois, est connue, sinon dĂ©taillĂ©e. L’AmĂ©ricain sera vite happĂ© par une famille du cru, celle de Marie-Rose, trĂšs jeune fille, dix-sept ans, longiligne, attache fine, petite poitrine, port Ă©lĂ©gant » prise sous le charme de l’AmĂ©ricain. Et inversement. L’amour les foudroie, elle sera son nouveau monde ». Tumulte intĂ©rieur sur lequel il faut faire silence », on ne se dit pas je t’aime, c’est la rĂšgle dans ces familles cadenassĂ©es et tribus Ă  chapelets ». Le destin de couple y est toujours administratif et catholique », et surtout sous le contrĂŽle d’une belle-mĂšre, Mathilde, raide et inquisitrice Ă  souhait, du mĂȘme Ăąge que le futur gendre, ce qui n’arrangera pas les affaires d’EugĂšne. Le cow-boy semi-nomade, plein d’infinies prairies et de troupeaux gĂ©ants, se voit proposer une sĂ©dentarisation confortable avec avantages fonciers et petits arrangements. Tu voulais des vaches, en voilĂ  ! Les Hautes-Alpes donnent dans le bovin. [
] Si tu repars, tu meurs. » Le doux EugĂšne cĂ©dera, avalĂ© par ce rigorisme que sculptent les vies dĂ©sossĂ©es de plaisir sur lesquelles planent les crucifix. » À l’aller comme au retour d’AmĂ©rique, la vie d’EugĂšne restera marquĂ©e de mystĂšre et de flou. Le petit-fils sĂšmera donc son rĂ©cit d’une multitude de peut-ĂȘtre », d’interrogations, de tĂątonnements et d’hypothĂšses narratives qui ouvrent tout le champ des possibles faisant de ce livre une suite de conjectures, un morceau de vie supposĂ©, complexe, ambivalent, Ă©nigmatique et au final introuvable. Le pĂšre de Jean-Marie lui-mĂȘme, claquemurĂ© jusqu’à la fin de sa vie dans le mutisme familial, n’aura jamais su ni pu donner la moindre clartĂ© et certitude sur cette existence Ă  un fils qui, faute de savoir, a donc imaginĂ© le vibrant et poĂ©tique livre d’aventures d’un grand-pĂšre, poor and lonesome cow-boy. AprĂšs tout, tant mieux, quand on voit on n’imagine plus. » Ce sont les mots de Jean Giono, mis en exergue de ce texte singulier et enchanteur. Cow-boy, de Jean-Michel Espitallier, Éditions Inculte Paris, 15 janvier 2020, 131 pages, ISBN 978-23-60840-22-9, prix euros. Lire un extrait ici. Photo Hannah Assouline JEAN-MICHEL ESPITALLIER NĂ© en 1957, Jean-Michel Espitallier est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont Salle des machines Flammarion, 2015, Tourner en rond de l’art d’aborder les ronds-points, PUF, 2016, De la cĂ©lĂ©britĂ© thĂ©orie et pratique Pocket, 2016, Syd Barrett, le rock et autres trucs Le Mot et le Reste, 2017. Ses deux ouvrages sur la poĂ©sie contemporaine, PiĂšces dĂ©tachĂ©es et Caisse Ă  outils Pocket, 2011 et 2013 sont devenus des classiques. La premiĂšre annĂ©e, poignant ouvrage sur son Ă©pouse disparue, fut dĂ©jĂ  Ă©ditĂ© par les Éditions Inculte en 2018. RADIO GARDEN. UN JARDIN D’ÉDEN POUR VOS OREILLES La musique n’a pas de frontiĂšres ! Et ça, Radio Garden le comprend Ă  sa façon. Plateforme ludique et intuitive, elle vous permet de vous dĂ©placer virtuellement sur le globe terrestre et de choisir quelle station de radio vous souhaitez Ă©couter en direct parmi les plus de 8 000 recensĂ©es. En moins de quelques secondes, passez d’un dĂ©bat en islandais Ă  une musique traditionnelle indienne, en passant par les informations du jour Ă  Lima
 Vos oreilles vous remercient d’avance de les nourrir d’une telle richesse. Pourquoi utiliser Radio Garden ? Sur faites tourner le globe, zoomez sur la rĂ©gion qui vous intĂ©resse et choisissez une station de radio. Peu importe oĂč vous vous positionnez dans le monde, en quelques clics l’interface vous propose une sĂ©lection des radios les plus Ă©coutĂ©es dans la ville sĂ©lectionnĂ©e et un inventaire des radios les plus populaires dans le pays. En plus de vous permettre d’écouter en direct plus de 8 000 radios autour du monde, Radio Garden, selon votre bon vouloir, vous redirige vers le site web de la radio Ă©coutĂ©e. De quoi rĂ©jouir tous les mĂ©lomanes, les gĂ©ographes, les linguistes ! Si l’on zoome sur Rennes par exemple comme ça par pur hasard, on remarque que Radio Garden a bel et bien le compas dans l’Ɠil. Cocktail Vinyles, Radio Caroline, Canal B, Radio Rennes ou encore C Lab, sont autant de stations Ă©mises depuis la ville de Rennes que vous pouvez Ă©couter en direct oĂč que vous soyez dans le monde avis Ă  tous les Rennais et Rennaises expatriĂ©s loin de leur mĂšre patrie !. Multiples sont alors les raisons pour consacrer quelques prĂ©cieuses heures de vos quotidiens confinĂ©s sur cette plateforme riche de ressources auditives. DĂ©couvrez et plongez-vous au cƓur de diffĂ©rentes cultures d’un bout Ă  l’autre de la planĂšte, en ne bougeant rien d’autre que votre index. Au programme musiques Ă©lectroniques sur Radyo OdtĂŒ, la radio la plus populaire Ă  Ankara, des messes pour implorer la protection de Dieu en direct de Brazzaville sur Radio Maria, des chants et rythmes traditionnels indiens en direct de Voice of Chennai, de la Kpop ultra dansante sur Aewen Radio SĂ©oul, des informations dans un espagnol agrĂ©ablement chantant sur RPP Noticias, la station de radio la plus Ă©coutĂ©e au PĂ©rou, etc. La liste est encore longue, vous l’aurez compris ! Pour toux ceux qui souhaitent parfaire une langue Ă©trangĂšre, quoi de mieux que d’écouter durant toute une journĂ©e ou plusieurs si le cƓur vous en dit une station de radio Ă©trangĂšre. À l’instar des multiples applications dĂ©diĂ©es aux langues Ă©trangĂšres pour vous permettre d’amĂ©liorer votre oreille et votre prononciation, Radio Garden est l’outil qu’il vous faut pour impressionner votre crush espagnol ou votre grand-oncle russe. Ce jardin interactif prĂ©sente mĂȘme un bonus non nĂ©gligeable il est entiĂšrement gratuit ! Et pour tous ceux en mal de leur ville, de leur rĂ©gion ou de leur pays d’origine, Radio Garden saura vous rĂ©chauffer le cƓur. Entre informations locales, chants traditionnels, coups de poing musicaux du moment, rien n’échappe au direct. Qui se cache derriĂšre Radio Garden ? Jonathan Puckey. Source europeana pro Le jardin de Radio Garden est basĂ© Ă  Amsterdam, aux Pays-Bas. Créée, conçue et dĂ©veloppĂ© par les studios Puckey et Moniker deux studios de design et dĂ©veloppement web sis Ă  Amsterdam, la plateforme constituait Ă  l’origine une commande de l’Institut nĂ©erlandais du son et de la vision dans le cadre du projet de recherche Transnational Radio Encounters lancĂ© en 2013. un projet ayant pour objectif de rĂ©duire les frontiĂšres radiophoniques. En 2016, Radio Garden voit son pic de popularitĂ© exploser lorsqu’elle dĂ©passe les 8 000 stations enregistrĂ©es. En 2018, des applications mobiles pour iOS et Android sont lancĂ©es. Un an plus tard, l’équipe de NĂ©erlandais introduit la possibilitĂ© pour les utilisateurs de rechercher leurs stations et lieux prĂ©fĂ©rĂ©s. DĂ©but 2020, pour le plus grand plaisir de tous, une refonte majeure de Radio Garden est menĂ©e afin de rendre la plateforme encore plus performante et simple d’utilisation sur ordinateurs comme sur smartphones. Notre Ă©quipe dĂ©vouĂ©e travaille dur pour entretenir quotidiennement le jardin, planter des graines pour l’avenir et garder les mauvaises herbes Ă  distance. », lit-on sur le site de Radio Garden. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă  la tĂȘte de ce projet pendant plusieurs annĂ©es, Jonathan Puckey a transformĂ© Radio Garden en une petite entreprise indĂ©pendante en 2019. Salut, je suis Jonathan Puckey. Je dirige Radio Garden avec une petite Ă©quipe Ă  Amsterdam, aux Pays-Bas. Je suis concepteur interactif, dĂ©veloppeur de logiciels et j’adore Internet. », peut-on lire sur le site de Radio Garden. Alors, Ă  vos Ă©couteurs ! Plus aucune excuse pour ne pas connaĂźtre le dernier hit du moment Ă  Reykjavik
 Site de Radio Garden Pour soumettre une station de radio Ă  Radio Garden, veuillez remplir le formulaire ici Si vous souhaitez proposer un changement concernant une station existante sur Radio Garden, veuillez entrer les informations Ă  jour dans le formulaire ici Pour tous vos commentaires et suggestions feedback Presse et autres demandes commerciales business AU FOND DU TROU. LE LIVRE DE MUXX CONFINÉ Et si vous profitiez de ces temps confinĂ©s pour vous abandonner Ă  une retraite bouddhique ou Ă  n’importe quelle autre sorte d’introspection ? Écrit et illustrĂ© par l’artiste Muxx, le livre Au fond du trou encourage cet exercice, car ce que l’obscuritĂ© recĂšle mĂšne parfois Ă  la lumiĂšre ». Entretien. L’artiste Muxx Muriel Betrancourt de son vrai nom a eu 44 ans le 15 avril 2020. Elle est nĂ©e et travaille en tant que graphiste en freelance Ă  Paris NB son grand-pĂšre Ă©tait breton. Unidivers – Pourquoi le pseudo Muxx ? Muxx – Cela remonte Ă  l’époque oĂč je vivais en Angleterre. Pour se dire au revoir, les Anglais ont pour habitude de signer un message ou une lettre en Ă©crivant XX » ou XOXO » ce qui se traduit par “bisous bisous” en français. Le X symbolise quatre bras qui s’étreignent comme pour un cĂąlin et le O les lĂšvres lors d’un baiser ou bisou. À cette Ă©poque, je signais donc mes lettres par “Mu. XX” “Mu” pour Muriel et je trouvais ça trĂšs chouette. Quand j’ai commencĂ© Ă  travailler dans l’illustration, j’ai donc pris ce pseudo. Unidivers – Au fond du trou est-il le premier livre que vous avez entiĂšrement créé ? Muxx – Non, Au fond du trou n’est pas mon premier livre. J’en ai créé d’autres, mais je n’ai jamais Ă©tĂ© publiĂ©e ou Ă©ditĂ©e en version papier. [Tous les livres que Muxx a publiĂ© virtuellement sont Ă  retrouver sur la plateforme Issuu ici]. Au fond du trou est un livre que j’ai commencĂ© il y a 2 ans et demi dans le cadre d’un atelier pour adultes animĂ© par l’illustratrice Emmanuelle Robin. Deux fois par an, Emmanuelle propose des ateliers pour lesquels elle sĂ©lectionne une vingtaine de projets qu’elle a envie d’épauler. Pendant ce cours, elle nous donne des outils afin de savoir comment bien construire notre rĂ©cit et nous conseille pour dĂ©marcher des maisons d’édition. J’avais vraiment envie de faire publier Au fond du trou en version papier. Lorsque j’ai terminĂ© le livre en janvier 2020, j’ai contactĂ© des Ă©diteurs, mais aucune dĂ©marche n’a abouti et tout s’est subitement interrompu avec le confinement. Mais comme je voulais vraiment que ce livre soit lu, surtout qu’avec un titre pareil il s’inscrit Ă  merveille dans l’air du temps, je me suis finalement dĂ©cidĂ©e Ă  le publier en ligne ici. Dans ce moment si particulier que nous traversons, je trouve que ce livre tombe Ă  pic. Actuellement, qu’on le veuille ou non, on se retrouve tous plus ou moins seuls face Ă  nous-mĂȘmes. » Muxx Unidivers – Au fond du trou est un conte initiatique qui suit un personnage renouant avec ses peurs et ses secrets enfouis au plus profond de son ĂȘtre. OĂč avez-vous puisĂ© l’inspiration pour cet ouvrage ? Muxx – Mon souhait pour ce projet Ă©tait qu’il initie la crĂ©ation d’un espace de parole entre les parents et les enfants d’un cĂŽtĂ©, et de l’autre, de soi Ă  soi. C’est un livre que j’ai pensĂ© comme un livre jeunesse. Il ne s’adresse pas forcĂ©ment Ă  une tranche d’ñge en particulier, car selon moi, nombre de livres jeunesse s’adressent aussi aux adultes. Je veux plutĂŽt dire par lĂ  que j’ai créé ce petit conte initiatique en me disant que si un jour un parent lit ce livre avec son enfant, peut ĂȘtre que celui-ci contribuera Ă  l’ouverture d’un espace de parole oĂč l’enfant parviendra Ă  se livrer sur des choses qu’il garde secrĂštes. Malheureusement, il peut arriver que les enfants ne se sentent pas en droit de communiquer ce qu’ils ressentent aux adultes. Ils enferment au plus profond d’eux leurs peurs, leurs angoisses et leurs traumatismes. En gĂ©nĂ©ral, ces souvenirs refoulĂ©s reviennent toquer Ă  la porte bien des annĂ©es plus tard. Certains adultes adoptent une dĂ©marche introspective et essaie d’aller Ă  la rencontre de leur enfant intĂ©rieur. Mais trop nombreux sont les adultes qui ne se connectent jamais vraiment Ă  eux-mĂȘmes et qui sont infiniment malheureux sans comprendre pourquoi. J’espĂšre donc que ce livre contribuera Ă  libĂ©rer la parole entre les enfants et les adultes et qu’il permettra Ă  des adultes d’aller voir au fond d’eux ce que leur enfant intĂ©rieur a Ă  leur dire. Unidivers – Quelle technique avez-vous utilisĂ©e pour illustrer Au fond du trou ? Muxx – Comme le livre parle d’aller rechercher de la lumiĂšre enfouie dans des parts d’ombre au fond de nous, il me tenait Ă  cƓur d’utiliser une technique qui puisse jouer avec le noir et le blanc, l’ombre et la lumiĂšre. J’ai mis trĂšs longtemps avant de savoir quelle technique j’allais adopter. J’ai fait un nombre incalculable de croquis Ă  l’encre, au crayon, sur ordinateur. Mais il se trouve qu’il y a presque 2 ans, j’ai suivi une formation de gravure artisanale que j’ai vraiment adorĂ©e. En gravure, la technique de la maniĂšre noire reprĂ©sente Ă  merveille l’idĂ©e de partir du noir pour aller vers le blanc. En maniĂšre noire, on part d’une surface complĂštement noire et on fait remonter la lumiĂšre. Mais cette technique est extrĂȘmement difficile et comme j’effectuais mes premiers pas en gravure, j’ai finalement prĂ©fĂ©rĂ© la technique du monotype. Avec le monotype, le principe est assez similaire. Je suis partie d’une plaque en plexiglass que j’ai complĂštement enduite de noir et j’ai créé mes personnages et mes traits en enlevant du noir, en faisant remonter le blanc. Contrairement Ă  la maniĂšre noire qui se rĂ©alise sur une plaque de cuivre que l’on peut rĂ©imprimer plusieurs fois, avec le monotype, une fois que la plaque est imprimĂ©e, on ne peut plus la rĂ©imprimer. J’aime bien aussi ce cĂŽtĂ© one shoot. Pendant mon dernier stage en dĂ©cembre 2019/janvier 2020, j’ai fait toutes les illustrations d’Au fond du trou en une seule journĂ©e ! Unidivers – Comment avez-vous pensĂ© la disposition des textes ? Muxx – Les textes sont Ă©galement le fruit d’un long travail. Habituellement, j’écris de maniĂšre trĂšs spontanĂ©e et fulgurante alors que cette fois-ci, j’ai vĂ©ritablement construit mes textes. J’ai Ă©crit X versions du texte. Au dĂ©part, il Ă©tait beaucoup plus long. Au fur et Ă  mesure, je me suis rendue compte que j’avais plutĂŽt intĂ©rĂȘt Ă  le raccourcir plutĂŽt que de le rallonger parce que j’avais envie d’un rythme poĂ©tique et oral. J’ai essayĂ© de faire en sorte que lorsqu’on le lit Ă  voix haute, des consonances particuliĂšres rĂ©sonnent. J’ai aussi consacrĂ© Ă©normĂ©ment de temps Ă  faire en sorte que mes personnages ne soient pas genrĂ©s afin que tout un chacun puisse s’identifier. Le livre ne contient aucun adjectif genrĂ©, ni aucune trace du genre. C’est marrant de constater que parmi mes lecteurs, souvent les hommes pensent que les personnages sont masculins, alors que les femmes ont plus facilement tendance Ă  penser qu’il s’agit de personnages fĂ©minins. Concernant les dialogues entre les personnages, ceux-ci sont assez neutres pour que cet espace de parole puisse ĂȘtre investi par tous. Que chacun puisse investir intimement son propre secret. Unidivers – Que faites-vous en plus de votre activitĂ© d’auteure/illustratrice ? Muxx – Je suis graphiste en freelance. Je travaille pour la presse, la communication ou encore l’édition. Le confinement ne change pas grand-chose Ă  ma maniĂšre de travailler parce que d’habitude, je travaille de chez moi rires. J’ai travaillĂ© pendant trĂšs longtemps dans l’univers du spectacle en tant que scĂ©nographe. Mais c’était Ă©normĂ©ment de travail pour trĂšs peu de revenus. Comme j’ai toujours fait de l’illustration Ă  cĂŽtĂ©, j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©buter une formation de graphiste dans les annĂ©es 2000. TrĂšs rapidement, mon activitĂ© de graphiste a dĂ©collĂ©. J’ai donc progressivement abandonnĂ© le spectacle, le dernier avec lequel j’ai collaborĂ© Ă©tait en 2012. De plus en plus, j’ai envie de consacrer la majeure partie de mon temps Ă  une activitĂ© d’auteure/illustratrice. Unidivers – Vous pensez essayer de faire Ă©diter Au fond du trou en version papier dĂšs la fin du confinement ? Muxx – AprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, je ne pense pas. Je me dis que les choses doivent se faire Ă  un moment T, sinon ça n’a plus vraiment d’intĂ©rĂȘt. Ce livre va vivre sa vie de livre virtuel et je verrai bien ce qu’il en advient, surtout que je suis dĂ©jĂ  en train de travailler sur un nouveau projet. Je suis entrain de crĂ©er et de dessiner un jeu de tarot ! Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien du tout, tout ce que je sais c’est que ça me plaĂźt ! Extrait de l’ouvrage Tuer le temps » Ă©crit et illustrĂ© par Muxx en 2011. Unidivers – La plupart de vos crĂ©ations sont publiĂ©es sur Issuu. Pourquoi avoir choisi cette plateforme ? Muxx – J’ai dĂ©couvert Issuu il y a une dizaine d’annĂ©es. Dans le graphisme, nous nous inspirons Ă©normĂ©ment de ce que font les autres et Issuu est un peu comme une plateforme d’influenceurs du graphisme rires ! On y trouve Ă©normĂ©ment de contenus visuels, c’est une vraie source d’inspirations. En 2011, j’avais dĂ©jĂ  publiĂ© sur cette plateforme un petit livre de 24 pages qui lui aussi porte un titre qui correspond bien Ă  l’air du temps Le temps Ă  tuer » [Ă  lire ici]. J’avais choisi Issuu parce que cette plateforme offre la possibilitĂ© de feuilleter virtuellement des ouvrages et surtout, la version de base est entiĂšrement gratuite pour publier en ligne. Aussi, si jamais je rĂ©colte assez de demandes de personnes qui dĂ©sirent une version papier d’Au fond du trou j’en ai dĂ©jĂ  reçu quelques-unes, Issuu offre la possibilitĂ© de gĂ©rer des ventes en ligne ainsi que des impressions, si l’on s’abonne Ă  la version Premium. Si j’ai assez de retours qui vont dans ce sens, je prendrais Ă©ventuellement ce petit abonnement pour pouvoir rĂ©pondre Ă  des commandes, je verrais bien ! Pour lire Au fond du trou, cliquez ici ! Site de Muxx Instagram de Muxx Linkedin de Muxx Toutes les crĂ©ations de Muxx sur Issuu ici. LA TROP COURTE VIE D’ÉVARISTE GALOIS LE RIMBAUD DES MATHÉMATIQUES Évariste, roman de François-Henri DĂ©sĂ©rable, c’est Évariste Galois, passĂ© sur terre comme l’éclair, mort Ă  20 ans d’un duel au pistolet, aussi stupide qu’incomprĂ©hensible, qui priva la communautĂ© des savants du plus grand gĂ©nie français de l’algĂšbre un jour du printemps 1832. Un jeune homme aussi bouillonnant en mathĂ©matiques qu’en politique et en amour. La vie brĂšve Évariste est un vĂ©ritable roman que François-Henri DĂ©sĂ©rable nous sert avec brio. Le jeune homme fut rejetĂ© d’à peu prĂšs tout et de tous, institutions et professeurs. L’École Polytechnique n’en voulut pas, laissant indiffĂ©rents les mathĂ©maticiens, maĂźtres et seigneurs de la prestigieuse Ă©cole, dĂ©passĂ©s sans aucun doute par le gĂ©nie du jeune homme. Évariste se replia sur l’École Normale, la future Normale Sup’ », qui ne tolĂ©ra pas, elle, son indiscipline et l’en chassa. Il est vrai qu’ Évariste avait l’insulte facile » Ă©crit François-Henri DĂ©sĂ©rable. Le garçon Ă©tait difficile, mais on peut le comprendre Ă  18 ans, son mĂ©moire, Sur les conditions de rĂ©solubilitĂ© des Ă©quations par radicaux », disparut fĂącheusement par la dĂ©sinvolture d’un certain Cauchy, membre de l’AcadĂ©mie des Sciences. Évariste dut le réécrire et son travail sera lu, cette fois-lĂ  dans l’enthousiasme, par Fourier, secrĂ©taire perpĂ©tuel de l’AcadĂ©mie, mort, hĂ©las, avant d’avoir pu le prĂ©senter Ă  ses doctes pairs sous la Coupole ! Les 27, 28 et 29 juillet 1830, journĂ©es de soulĂšvement des Trois Glorieuses », enflammeront aussi le rĂ©publicain Évariste, tout comme ses camarades de l’École Normale, prĂȘts Ă  transformer la fougue de leur jeunesse impĂ©tueuse en matiĂšre Ă  rĂ©cits hĂ©roĂŻques. » La rĂ©volte d’Évariste se terminera Ă  la prison de Sainte-PĂ©lagie, pour injure au Roi. » Il y croisera Alexandre Dumas et GĂ©rard de Nerval, le tĂ©nĂ©breux, le veuf, l’inconsolĂ© », ajoutant Ă  sa singuliĂšre existence une note d’aventure romanesque. Au mĂȘme moment, le cholĂ©ra, ce tueur de la pire espĂšce », dĂ©cimera la population parisienne. On n’avait plus tremblĂ© de la sorte depuis la Grande Terreur, entre prairial et thermidor. » Le mal qui s’est vite propagĂ© enverra Évariste vers une maison de santĂ© privĂ©e, sur instruction prudente du directeur de Sainte-PĂ©lagie aprĂšs qu’on eut dĂ©couvert que la maladie avait aussi franchi les murs de la prison, y faisant parmi les dĂ©tenus une premiĂšre victime, les yeux excavĂ©s, la langue blanche, pendante, les lĂšvres tremblotantes, violacĂ©es et la peau bleuie. » Entre-temps, Évariste, toujours pris par sa fougue et son gĂ©nie mathĂ©matique, se plongera Ă  nouveau dans son mĂ©moire sur les Ă©quations qui sera dans l’histoire de la discipline un Ă©vĂ©nement fondateur des mathĂ©matiques modernes. » Il le complĂ©tera, en sept pages testamentaires, Ă©crites dans la nuit du 30 au 31 mai dans l’urgence et la fiĂšvre de ses derniers moments de libertĂ©, Ă  la veille de ce duel imbĂ©cile qui lui coĂ»tera la vie. C’est par la main d’un gamin de vingt ans que ces feuilles sont arrivĂ©es jusqu’à nous, un gamin qui, Ă  vingt ans, avait la grĂące au bout du poignet, Ă©crit François-Henri DĂ©sĂ©rable, ce je ne-sais-quoi qui vous touche Ă  l’improviste et qui vous foudroie, vous laissant pantelant dans la nuit, au petit matin chancelant d’avoir connu tout Ă  la fois l’ivresse et la fureur, l’absolu, le vertige et le salut. La grande fĂȘte de l’esprit pendant quelques heures jusqu’au bout de la nuit. » Au petit matin du 31 mai, Évariste Galois sera abattu d’une balle de pistolet dans un duel provoquĂ© par un certain Pescheux, rival amoureux de la trouble et troublante StĂ©phanie, une jeune fille qui lui fit vivre d’intenses moments d’émotions et une brĂšve Ă©treinte sans lendemain. Un paysan trouvera son corps avec un trou rouge au ventre, comme le Dormeur du Val de Rimbaud, cet autre acteur d’un fulgurant destin. François-Henri DĂ©sĂ©rable a Ă©crit lĂ , d’une plume qui vous emporte en vingt courts chapitres – vingt comme le nombre d’annĂ©es d’Évariste ici-bas -, le rĂ©cit magnifique, menĂ© tambour battant, de la vie, abrĂ©gĂ©e dans le sang, d’un ĂȘtre d’exception qui a traversĂ© l’existence comme un Ă©clair. Sera-ce la signature et le thĂšme privilĂ©giĂ© de ce jeune Ă©crivain qui nous avait dĂ©jĂ  donnĂ© Ă  lire en 2013 le rĂ©cit d’autres vie abrĂ©gĂ©es dans Tu montreras ma tĂȘte au peuple ? Évariste, de François-Henri DĂ©sĂ©rable, Gallimard, collection Folio, 2016, 192 pages, ISBN 978-2-07-079347-1, prix euros. LE COVID 19 SERAIT UN VIRUS MANIPULÉ SELON LUC MONTAGNIER Structure du coronavirus Jeudi 16 avril, le professeur Luc Montagnier, biologiste virologue, co-dĂ©couvreur du VIH SIDA, prix Nobel de mĂ©decine, accrĂ©dite l’hypothĂšse que le nouveau coronavirus covid 19 serait le fruit pourri d’une tentative malheureuse de chercheurs chinois de crĂ©er un vaccin contre le VIH. Mise en garde Dans le climat anxiogĂšne et l’incertitude liĂ©s Ă  la crise sanitaire que le monde traverse, il convient plus que jamais de garder son sang froid et l’esprit clair. Une certaine distance critique avec les affirmations Ă  contre-courant du Pr. Luc Montagnier parait alors de mise. Pour autant, il serait intellectuellement et mĂ©diatiquement inĂ©quitable de taire ses propos. En effet, bien que figure singuliĂšre dans le monde de la recherche, voire, pour certains, chercheur fourvoyĂ©, irrationnel et contestable, le Pr Luc Montagnier peut se prĂ©valoir du prix Nobel de MĂ©decine 2008 pour la co-dĂ©couverte avec Françoise BarrĂ©-Sinoussi du VIH Ă  l’origine de l’épidĂ©mie de SIDA. D’oĂč la prĂ©sente mise en perspective de ses propos. Structure du VIH Dans cette pĂ©riode troublĂ©e par le coronavirus SARS-CoV-2, les questionnements autour de l’origine du virus dĂ©chaĂźnent les passions, notamment sur les rĂ©seaux sociaux. Si la trĂšs large majoritĂ© des scientifiques soutiennent la thĂšse* de la transmission d’origine animale chauve-souris ou pangolin, quelques-uns formulent l’hypothĂšse d’une manipulation artificielle par l’homme. Une thĂšse qui fait fureur dans les milieux de tendance complotiste. En rĂ©sumĂ©, un laboratoire de haute sĂ©curitĂ© PathogĂšne de classe 4 Ă  Wuhan, spĂ©cialisĂ© dans la recherche virologique, aurait laissĂ© s’échapper – volontairement ou accidentellement des failles de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© relevĂ©es dĂšs 2018 par l’ambassade des États-Unis Ă  PĂ©kin – le Covid 19 – un virus artificiel ou naturel mais modifiĂ©. C’est la thĂšse que Luc Montagnier soutient dans son entretien en date du 16 avril avec le Dr Jean-François Lemoine pour le journal audio quotidien de Pourquoi Docteur. Luc Montagnier Ce virus est sorti du laboratoire parce qu’il a Ă©chappĂ© Ă  ses promoteurs, c’est un travail d’apprenti-sorcier ! » Selon Luc Montagnier, le Covid 19 serait une production virale porteuse de sĂ©quences du VIH – en lien avec la recherche d’un vaccin contre le SIDA – qui aurait Ă©chappĂ© des mains des chercheurs du labo chinois spĂ©cialisĂ© de Wuhan. Sur quoi se fonde-t-il pour Ă©tayer cette double affirmation ? Avec mon collĂšgue, le biomathĂ©maticien Jean-Claude Perez, nous avons regardĂ© de prĂšs la description du gĂ©nome de ce virus Ă  ARN ». Or, le nouveau coronavirus contiendrait des sĂ©quences du VIH. Une telle combinaison ne pourrait ĂȘtre produite par la nature, selon les deux scientifiques qui se dĂ©marquent ainsi de l’analyse prĂ©valante**. Elle ne saurait ĂȘtre que le produit d’une manipulation humaine Pour insĂ©rer une sĂ©quence de VIH dans ce gĂ©nome, il faut des outils molĂ©culaires », explique Montagnier afin de justifier son propos mais sans pour autant dĂ©signer prĂ©cisĂ©ment quelles sĂ©quences seraient le fruit d’une manipulation. D’ailleurs, des chercheurs indiens avaient dĂ©jĂ  tentĂ© de publier les rĂ©sultats d’analyses montrant que ce gĂ©nome abritait des sĂ©quences d’un autre virus qui est
 le VIH, le virus du SIDA, mais ils ont Ă©tĂ© obligĂ©s de se rĂ©tracter, les pressions Ă©taient trop fortes ! » Bon, mais aprĂšs ? L’analyse et la rĂ©ponse du Pr Montagnier sont ni chair ni poisson la nature n’admet pas n’importe quelle construction molĂ©culaire, elle Ă©limine ces corps Ă©trangers [
] mĂȘme si on ne fait rien, les choses vont s’arranger, mais aprĂšs beaucoup de morts
 » Une perspective qu’à demi rassurante
 Aussi Luc Montagnier propose-t-il une solution Ă  ses yeux prometteuse grĂące Ă  des ondes interfĂ©rentes, on pourrait Ă©liminer ces sĂ©quences ». In fine, il balaie d’un revers de manche la suspicion de complotisme Ă  son Ă©gard De toute façon, la vĂ©ritĂ© finit toujours par Ă©clater, c’est au gouvernement chinois de prendre ses responsabilitĂ©s. » Si tant est qu’une fuite ait eu lieu Ă  partir du labo de Wuhan, connaissant la culture de la dĂ©sinformation, de la manipulation et d’orgueil de soi de l’Etat communiste chinois sans parler des dommages et intĂ©rĂȘts colossaux induits, ce n’est pas gagné  Reste qu’on est loin du consensus scientifique. D’autant que le complot est dans le complot, et rĂ©ciproquement
 aurait pu conclure Pierre Dac. Notes * Un article scientifique, publiĂ© le 17 mars 2020, bat en brĂšche l’idĂ©e d’une manipulation par un laboratoire. Dans cette Ă©tude, les chercheurs examinent ce qui peut ĂȘtre dĂ©duit de l’origine du coronavirus SARS-CoV-2, Ă  partir d’une analyse comparative des donnĂ©es gĂ©nomiques. Ils dĂ©crivent les caractĂ©ristiques notables de son gĂ©nome et discutent des scĂ©narios par lesquels elles auraient pu se produire. Leurs analyses montrent que le SARS-CoV-2 n’est pas une construction de laboratoire ou un virus dĂ©libĂ©rĂ©ment manipulĂ©. The proximal origin of SARS-CoV-2, Kristian G. Andersen, Andrew Rambaut, W. Ian Lipkin, Edward C. Holmes & Robert F. Garry. Nature Medicine 2020 ** RENNES. EPICERIES SOCIALES ET DISTRIBUTION ALIMENTAIRE L’aide alimentaire permet aux personnes les plus dĂ©munies d’accĂ©der Ă  des denrĂ©es Ă  trĂšs faible coĂ»t, voire gratuitement. Elle constitue souvent une premiĂšre Ă©tape dans un parcours d’insertion sociale. Elle est mise en Ɠuvre par le secteur associatif et par les CCAS. Coronavirus fonctionnement des services Quels dispositifs sont proposĂ©s aux personnes sans-abri Ă  Rennes? Le site du SIAO est mis Ă  jour quotidiennement et regorge d’information, notamment sur les lieux ouverts hĂ©bergement, aide alimentaire, services, 
 Le restaurant social Leperdit du CCAS est ouvert du lundi au samedi, sur les horaires habituels 8h45 13h, 8h45 12h le samedi. Il propose aux sans abri des plat Ă  emporter, l’infirmiĂšre du point santĂ© est Ă©galement prĂ©sente sauf le vendredi. Comment bĂ©nĂ©ficier d’une aide alimentaire ? Des associations caritatives s’organisent pour livrer des colis alimentaires au domicile des personnes en difficultĂ©s Secours populaire du lundi au vendredi 02 99 53 31 41 contact Coeurs rĂ©sistants Le CCAS peut aussi faire le lien 02 23 62 20 50. Des distribution de colis se font auprĂšs des Restos du coeur, de la Croix-Rouge, des Restos bus et au p’tit Blosneur. Pour les adresses et horaires, cliquer sur la carte ci-dessous Pour qui ? Comment ? L’accueil est rĂ©servĂ© aux personnes sur critĂšres de ressources On n’y accĂšde pas directement. On passe le plus souvent par les CCAS ou les CDAS. L’accĂšs est le plus frĂ©quemment limitĂ© dans le temps de 3 Ă  6 mois, renouvelables. Sur le territoire de Rennes et de Rennes MĂ©tropole, l’aide alimentaire prend diffĂ©rentes formes distribution de colis alimentaires, distribution accompagnĂ©e distribution en Ă©picerie sociale Dans tous les cas, les denrĂ©es sont adaptĂ©es Ă  la composition familiale et les personnes ont le libre choix dans les produits proposĂ©es. OĂč trouver une Ă©picerie solidaire ou de l’aide alimentaire UN FINISTÉRIEN LANCE UNE PLATEFORME SOLIDAIRE DE MISE EN RELATION PROFESSIONNELLE ET BÉNÉVOLE La plateforme Ă©tait mise en ligne il y a une semaine par un dĂ©veloppeur web de Ploudalmezeau. Son objectif centraliser la myriade de propositions de travailleurs ou de bĂ©nĂ©voles souhaitant apporter leur aide en ces temps difficiles de confinement et de lutte contre la propagation du Covid-19. Pour son crĂ©ateur, AurĂ©lien JulĂ©, c’est une façon de participer Ă  sa mesure Ă  l’effort de solidaritĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©. Il existe des plateformes par domaine, juste le mĂ©dical par exemple, mĂȘme des plateformes par ville, pourquoi ne pas tout rĂ©fĂ©rencer au mĂȘme endroit ? ». C’est de ce questionnement qu’est parti AurĂ©lien JulĂ©, dĂ©veloppeur web indĂ©pendant de 28 ans et rĂ©sidant Ă  PloudalmĂ©zeau dans le FinistĂšre, pour Ă©laborer la plateforme Je voyais pas mal de monde qui proposait son aide sur des groupes Facebook, mais c’est un peu comme des bouteilles Ă  la mer », dĂ©plore-t-il. Centralisatrice, a pour but la mise en relation directe et gratuite des travailleurs et bĂ©nĂ©voles avec les structures actuellement dans le besoin, tous domaines confondus et partout en France. Il existe une plateforme du gouvernement qui permet aux particuliers de se rĂ©fĂ©rencer pour venir en aide Ă  d’autres particuliers. Mon objectif Ă©tait plutĂŽt de servir de relais aux particuliers qui souhaiteraient venir en aide Ă  des associations ou des structures professionnelles. Par exemple, quelqu’un qui aurait exercĂ© dans le domaine mĂ©dical et qui est aujourd’hui sans activitĂ© pourrait y proposer ses services ». Mais, Ă  l’inverse, la plateforme Ă©tant libre d’utilisation, elle s’ouvre aussi Ă  des associations ou autres structures qui pourraient proposer leurs services. Pour le moment, six domaines professionnels apparaissent sur le site agricole, associatif, commercial, mĂ©dical, transport et socio-Ă©ducatif. AurĂ©lien rĂ©flĂ©chit aussi Ă  ajouter au besoin de nouvelles catĂ©gories, une dĂ©diĂ©e Ă  l’impression 3D par exemple. Encore en cours de construction, mais complĂštement fonctionnelle, la plateforme Ă©tait lancĂ©e la semaine derniĂšre. Je ne voulais pas attendre des semaines pour sortir un site parfait, dĂšs que ça marchait, je l’ai lancĂ© », explique son crĂ©ateur. Et pour cause, dĂšs la premiĂšre semaine il observe des recherches rĂ©guliĂšres effectuĂ©es sur le site, quand bien mĂȘme le nombre d’annonces est encore rĂ©duit. Signe qu’il y a effectivement une demande Ă  satisfaire. TrĂšs simple d’utilisation, il suffit de se crĂ©er un profil pour publier une annonce ou contacter un annonceur. La messagerie de la plateforme sert ensuite Ă  Ă©tablir un premier contact. Aucune donnĂ©e sensible n’est demandĂ©e et le service est entiĂšrement gratuit. J’espĂšre juste que ça va servir », conclut AurĂ©lien. Quant Ă  l’aprĂšs-confinement, il n’exclut pas de laisser la plateforme ouverte, si elle continue de prĂ©senter un intĂ©rĂȘt pour les gens ». LA GRANDE TERREUR RACONTÉE PAR FRANÇOIS-HENRI DÉSÉRABLE VoilĂ  une vision plurielle ou kalĂ©idoscopique de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire de la Grande Terreur dans un texte qui nous donne Ă  voir quelques personnages, les uns emblĂ©matiques, les autres peu ou moins connus, victimes ou exĂ©cuteurs de cette pĂ©riode sanglante oĂč la guillotine, Ă©levĂ©e au rang d’institution, a fait tomber un nombre vertigineux de tĂȘtes Deux mille neuf cent dix-huit, dont mille trois cent soixante-seize en l’espace d’un mois et demi, entre la Loi de Prairial et le neuf Thermidor ». Le vertueux » Robespierre, le froid Saint-Just, l’accusateur public et impitoyable Fouquier-Tinville, Marat, l’ami du peuple », et bien d’autres, furent ces bourreaux qui en massacrant leur propres frĂšres d’armes, en plus de tous ceux qui affichaient et disaient innocemment ou imprudemment leur diffĂ©rence, ont plongĂ© la RĂ©volution française dans un atroce bain rouge sang, dĂ©voyant le beau projet politique de libertĂ©, d’égalitĂ© et de fraternitĂ©. D’aucuns ont stoĂŻquement vĂ©cu leur embastillement et leur mise Ă  mort, d’autres ne l’ont pas acceptĂ© et se sont rĂ©voltĂ©s, mais tous ont terminĂ© leur vie sous la lame du rasoir national ». Ce sont ces rĂ©voltĂ©s-lĂ , et ces pauvres et innocentes victimes, que le romancier François-Henri DĂ©sĂ©rable nous montre dans leurs derniers moments et leurs derniĂšres paroles dans dix courts rĂ©cits, variĂ©s et brillants, sobrement et superbement Ă©crits. Des rĂ©cits qui font revivre le geste meurtrier de Charlotte Corday, arrivĂ©e de Caen pour tuer Marat qui pervertissait la France par ses Ă©crits », le dernier et fameux banquet Ă  la Conciergerie des Girondins, coupables de rien, fors leur opposition Ă  la Montagne, il n’en fallait pas plus pour connaĂźtre les honneurs de l’acier », la colĂšre de Danton dont la voix de stentor ne pouvait plus porter que dans l’enceinte d’un simulacre de tribunal Tu montreras ma tĂȘte au peuple, elle en vaut la peine », lancera-t-il au bourreau sur l’échafaud. Les poĂštes et les savants n’échapperont pas Ă  l’horrible et meurtriĂšre sentence d’une cour expĂ©ditive. Lavoisier ira Ă  l’échafaud, La RĂ©publique n’a pas besoin de savant ni de chimiste ! » aurait assĂ©nĂ© le juge, cet abruti de Coffinhal , tout comme le doux et lyrique poĂšte AndrĂ© ChĂ©nier. Tous victimes de la folie d’une justice rĂ©volutionnaire qui Ă©tait rĂ©volutionnaire avant d’ĂȘtre justice ». Tous accueillant avec dignitĂ© leur macabre sort et bravant la mort avec autant de courage » la meurtriĂšre de Marat, sous la pluie – dans les cieux, les anges pleuraient » -, un sourire aux lĂšvres, Vergniaud et ses dix-neuf amis girondins chantant Ă  pleins poumons La Marseillaise juste avant que la lame du bourreau en chef de la Terreur, Charles-Henri Sanson, ne les rĂ©duise au silence, Marie-Antoinette enfin, ravagĂ©e de douleur de ne pouvoir une ultime fois embrasser ses enfants, mais gardant ce visage impassible, nimbĂ© d’une aura divine, digne jusqu’à l’échafaud ». Pour clore le funĂšbre tableau, l’implacable exĂ©cuteur Robespierre, encerclĂ© par ses ennemis dans l’HĂŽtel de Ville de Paris, tentera de se suicider, sans succĂšs. L’échafaud l’achĂšvera, lui aussi Le couperet tomba. Et le rideau de cette grande piĂšce qu’avait Ă©tĂ© la RĂ©volution tomba avec lui.» AprĂšs ce brillant rĂ©cit qui nous restitue avec puissance et empathie cette pĂ©riode rĂ©volutionnaire ivre de sang, de violence et de mort, François-Henri DĂ©sĂ©rable a rĂ©cidivĂ© en nous servant peu aprĂšs un magnifique Evariste, rĂ©cit de la vie brĂšve, fulgurante et tragique du mathĂ©maticien français Evariste Galois. Notre jeune romancier, Ă  l’image de son congĂ©nĂšre Éric Vuillard, a bien du talent pour faire revivre notre Histoire, l’Histoire qui s’écrit avec une grande Hache » comme le disait Georges Perec. Tu montreras ma tĂȘte au peuple de François-Henri DĂ©sĂ©rable, Gallimard, collection Folio plus classiques, 288 pages, 2016 Ă©dition originale parue en 2013 – collection Blanche, ISBN 978-2-07-046917-8, prix euros. Feuilleter le livre ici. Prix Amic de l’acadĂ©mie française 2013 Prix Jeand’heurs du roman historique 2013 Prix de la vocation Marcel Bleustein-Blanchet 2013 LA MAISON INDIGÈNE DE CLARO QUAND L’ENCRE SE MÊLE AU SANG 1930 fut une date clĂ© dans l’histoire de l’AlgĂ©rie française, marquĂ©e d’une pierre blanche, tant la cĂ©lĂ©bration du centenaire de la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie mobilisa nombre d’architectes, dont LĂ©on Claro, le grand-pĂšre de l’auteur, pur produit de cette terre car nĂ© Ă  Oran, territoire hispanique s’il en fĂ»t, de souche minorquine — comme Albert Camus. Alger s’enorgueillit alors de belles architectures, comme cet ensemble d’immeubles construit pour honorer les rescapĂ©s estropiĂ©s de la Grande Guerre, le Foyer ses MutilĂ©s, ou l’imposant bĂątiment du Gouvernement GĂ©nĂ©ral au balcon duquel De Gaulle lancera, le 13 mai 1958, Ă  l’adresse de la foule massĂ©e au Forum, son fameux/fumeux Je vous ai compris » ; et Ă  ses pieds la Salle Pierre Bordes Ă  l’audacieuse coupole qui abrita tant de spectacles ; ou encore ce Foyer Civique que Belmondo, le papa de Bebel, orna de splendides bas-reliefs. Tout cela retient l’attention de Claro qui Ă©chafaude Ă  son tour, Ă  grands traits d’encre, un monument commĂ©moratif. Cette maison indigĂšne », bĂątie Ă  l’entrĂ©e basse de la Casbah, pur pastiche d’art mauresque, est corps et Ăąme de ce livre, vĂ©ritable matrice oĂč cet enfant ingrat, de prime abord si Ă©tranger Ă  ses racines familiales, va pouvoir finalement, par l’écriture, remonter le temps, se dĂ©couvrir et se redĂ©couvrir, en une superbe mĂ©taphore l’encre en lui se mĂȘle au sang. Et d’emblĂ©e cette dĂ©finition de la maison indigĂšne une matrice. Une page vierge dressĂ©e Ă  la verticale, en attente d’une encre empathique, capable de mettre en branle un destin. VoilĂ  qui ouvre Ă  la quĂȘte, Ă  l’enquĂȘte. Tout dĂ©bute par le message anodin d’un ami qui lui signale l’un des tout premiers articles rĂ©digĂ©s en 1933 par Albert Camus visitant et dĂ©crivant la Maison indigĂšne » titre de l’article, qu’on retrouvera dans l’édition des Carnets tome 2 par un certain Claro, et qui feint de croire que cet Ă©crivain Ă  peine quinquagĂ©naire est aussi bĂątisseur au temps de la Colonie. Ainsi l’auteur dĂ©couvre-t-il, incidemment, qu’il est le petit-fils d’un illustre architecte qu’il avait remisĂ© au fond de sa mĂ©moire, et qui soudain, comme Le miroir qui revient de Robbe-Grillet, remonte Ă  la surface de sa conscience. Par petits chapitres qui sont comme les sĂ©quences — les rapports — d’une investigation fragmentaire, dĂ©sordonnĂ©e ou turbulente qui dĂ©bouchera, forcĂ©ment, sous la double invocation d’Albert Camus et de Jean SĂ©nac, sur la figure du pĂšre pĂšre absent, pĂšre inconnu, pĂšre mĂ©connu. Comme dans ces maisons arabes, au sortir d’un couloir qui chasse sa pĂ©nombre dans une longue fuite de bleu, on s’arrĂȘte surpris par une brusque tombĂ©e de lumiĂšre, tous sentiments et pensĂ©es bloquĂ©s, dans une subite communion, heureuse puisqu’elle ne se doute point qu’elle l’est, ainsi au sortir de moi-mĂȘme j’entrevis un jour la paix et la lumiĂšre. Cette Ă©vocation de la Maison mauresque par Camus est probablement la clĂ© qui ouvrira la serrure de la chambre du pĂšre. Ce texte fondateur, que Claro juge comme l’acte de naissance du futur prix Nobel, est ici, disons, le rĂ©vulsif qui va conduire le narrateur de l’ombre et de l’oubli Ă  la lumiĂšre — la vĂ©ritĂ© —, dans une sorte de pĂąmoison, tous les sens en arrĂȘt, en un long thrĂšne Ă  la mĂ©moire du gĂ©niteur, pour finir par cette Ă©quation lumineuse Les caveaux sont aussi des maisons ». Ici, tous les morts sont convoquĂ©s en longue liste, de Camus Ă  Robles, de Le Corbusier Ă  Visconti, de Mastroianni Ă  Meursault, de Brahim Ă  Maisonseul un patronyme de circonstance, et Ă  la cousine Anne, prĂ©cieuse informatrice, pour retrouver le gĂźte. Ordonner le puzzle. Voir Son visage tel qu’en lui-mĂȘme enfin l’éternitĂ© le change. Mais que de pas en avant, de sauts en arriĂšre, que d’hĂ©sitations et de doutes, que de trĂ©buchements, d’équivoques ou d’impasses, pour renouer les fils — le fils — et sortir du labyrinthe algĂ©rien ». Car ce livre est, avant tout, l’histoire d’une dĂ©livrance — un accouchement ? —, en tout cas d’une catharsis forcĂ©ment douloureuse, car l’inquiĂ©tude, selon le terme camusien, flotte sous la coupole de l’entrĂ©e », dĂ©bouchant forcĂ©ment, aprĂšs le long couloir de la maison, la sqiffa Ă©crit l’auteur, sur la clartĂ© d’un patio, le babil d’une fontaine et l’ombre bienfaisante des murs. Oui, tout au bout de la caverne surgit la floraison de lumiĂšre ». Chritophe Claro par Georges Seguin Okki — Travail personnel, CC BY-SA Claro va, pour ce faire, frapper Ă  toutes les portes, dans le pĂ©riple des trois villes Paris-Alger-Marseille — le cours Belsunce et l’Alcazar, grouillant de preuves vitales, ne sont que l’image inversĂ©e de la Casbah et de ces portes claquantes oĂč suffit la cheville ardente d’un regard » Pierre Jean Jouve. L’Arabe est lĂ , mais innommĂ© », comme la victime de Meursault, Arabe anonyme » mĂȘme au gĂ©nĂ©rique du film que Visconti tira de L’Étranger. Mais Claro le perspicace finit par dĂ©voiler son visage, le convoquer et le nommer, ce qui est toujours la façon gĂ©nĂ©siaque de faire accĂ©der Ă  l’existence. Jetant un long regard sur la colonisation, d’une certaine façon cĂ©lĂ©brĂ©e ou exaltĂ©e par LĂ©on Claro et sa bĂątisse commĂ©morative, l’auteur, avec rigueur et honnĂȘtetĂ© — ces deux vertus qui ont fait le prix de ses chroniques littĂ©raires — sait voir la part d’ombre et la part de lumiĂšre. Ici le bougnoul » — cette injure lui collera Ă  la peau, lui qui, avec sa tĂȘte d’Espagnol ou de Juif, fut parfois pris pour un Arabe —, lĂ  le pied-noir », victime du mĂȘme rejet — et il rappellera judicieusement son ignominieuse Ă©jection par le maire de Marseille foutez-les-moi tous Ă  la porte ! Étranger est le maĂźtre mot de ce livre, placĂ© sous l’invocation de saint Albert Camus, alpha et omĂ©ga de ce magnifique et saignant, dramatique et troublant poĂšme qu’est le rĂ©cit de Claro. Et s’il est un adjectif pour le qualifier, c’est bien authentique. Au sens oĂč l’entendait l’existentialisme. RĂ©cit authentique et vrai, et pour cela touchant, Ă©mouvant, bouleversant. Au demeurant, tout ĂȘtre issu de cette terre algĂ©rienne saura s’y reconnaĂźtre, et en sera, pour cela, reconnaissant Ă  Claro. Les parenthĂšses jouent un grand rĂŽle dans ce rĂ©cit ce sont les moments de retour sur soi de l’auteur il enlĂšve un moment ses lunettes d’enquĂȘteur et regarde en lui-mĂȘme, passant de la passion Ă  la compassion, de la relation Ă  la confession Enfant, je ne comprenais pas. Je comprenais que mon grand-pĂšre Ă©tait pied-noir — l’était encore ? Je comprenais que mon pĂšre avait Ă©tĂ© pied-noir — ne l’était plus ? Mais je ne comprenais pas ce qu’était un pied-noir, puisqu’on ne me l’expliquait pas, ou alors on me l’avait expliquĂ©, et je n’avais pas compris
 Cette interrogation sur l’identitĂ© se double d’une rĂ©flexion sur l’appartenance. Convoquant Nikos KazantzĂĄkis et Alexis Zorba, il sait voir tout ce que de monstrueux a pu avoir la rĂ©flexion d’un premier ministre français, lors de l’attentat de la rue Copernic, sĂ©parant le bon grain de l’ivraie et, d’entre les victimes, les innocents » Mais pourquoi ressemblais-je Ă  un Arabe alors que je n’étais pas Arabe, or je ne l’étais pas puisque mon grand-pĂšre Ă©tait Français ! Je trouvais ça injuste. Un peu comme Zorba qui ne comprend pas pourquoi on l’embarque avec des Juifs. Je n’ai rien fait ! » s’exclame-t-il, sans entendre l’abomination nichĂ©e au cƓur de son cri. Par une telle rĂ©flexion, Claro mĂ©rite plus que de l’estime, une immense embrassade. Et nous voilĂ  au cƓur de la quĂȘte la tendresse, l’affection, l’amour. La soif d’absolu de Camus, de SĂ©nac, d’Henri Claro, le pĂšre. Aux derniĂšres pages vient enfin l’hommage Je veux bien enterrer mon pĂšre et toucher d’une main tiĂšde le bois de son cercueil, un geste que j’ai refusĂ© de faire, laissant ma mĂšre et mes sƓurs et ce qu’il restait de la famille se rendre Ă  l’enterrement tandis que je demeurais seul, dans une chambre, avec pour seule compagnie une ancienne lĂąchetĂ© devenue distance, sans oser m’avouer d’oĂč me venait cette peur du pĂšre mort, sans comprendre qu’elle glaçait bouleversait reniait modifiait rĂ©inventait provoquait moquait appelait dĂ©fiait plaignait sciait supposait giflait caressait amusait repoussait convoquait Ă©loignait effaçait gommait teignait repeignait façonnait nĂ©gligeait piĂ©tinait rĂ©primait choyait reconnaissait dĂ©finissait bousculait impressionnait niait louait provoquait questionnait ignorait savait connaissait reconnaissait exigeait en moi le fils vivant — et que tombent ses murs de pĂšres et de briques si je ne fus pas bien aimĂ©. Oui, l’amour enfin entre ces murs dont le prince est un enfant. N’achĂšve-t-il pas ses remerciements par cet ultime coup de chapeau ? et enfin Ă  Marion, mon autre origine. La compagne de ses jours est, de fait, la dĂ©dicataire de ce livre qui n’est, pour tout dire, qu’un boisseau de tendresse. CLARO, La maison indigĂšne, Actes Sud, mars 2020, 182 pages. 19,50 €. Lire un extrait ici. RENNES D’HIER AUJOURD’HUI L’IMPRIMERIE OBERTHÜR L'usine vue du ciel en 1962. Photographie Heurtier. Rennes d’hier, aujourd’hui l’imprimerie de la famille OberthĂŒr. Le paysage urbain de la capitale bretonne Ă©volue sans cesse. Coup de projecteur sur l’ancienne imprimerie OberthĂŒr, bien connue pour ses almanachs postaux. Photo Anonyme, 1901. L’ùre de la vapeur et du charbon Construite par la famille alsacienne OberthĂŒr, fraĂźchement arrivĂ©e Ă  Rennes, l’imprimerie familiale ouvre ses portes en 1852. Au tout dĂ©but du Second Empire, NapolĂ©on III s’autoproclame empereur des Français. Ce dernier associĂ© de ses gouvernements successifs dĂ©veloppe l’économie du pays en s’appuyant sur les innovations de l’époque. En effet, le XIXe est un siĂšcle de progrĂšs technique. L’Europe est le siĂšge de mutations rapides dans le domaine industriel mĂ©tallurgie et Ă©nergĂ©tique extraction du charbon, machine Ă  vapeur, chemin de fer. Ces nouvelles technologies ont un impact direct sur les conditions de vie des habitants. La population ouvriĂšre augmente, les conditions de vie s’amĂ©liorent doucement, l’éducation se dĂ©veloppe et entraĂźne avec elle une meilleure alphabĂ©tisation des foyers. La loi Guizot, promulguĂ©e en 1833 prĂ©curseur de la loi Jules Ferry, en est un exemple, en organisant et structurant un meilleur enseignement primaire et supĂ©rieur. La diffusion des Ă©crits est, de fait, une Ă©vidence. Ainsi, loin de l’industrialisation massive de sa voisine Nantes, Rennes voit naĂźtre plusieurs petites imprimeries. Au fil des Ă©poques et des agrandissements de la structure, les architectes de l’usine sont au nombre de trois Martenot 1828-1906, connu pour ses halles rennaises, place des Lices, JobbĂ©-Duval 1846-1929, gendre de l’imprimeur OberthĂŒr et CoĂŒasnon 1868-1941. Anonyme. L’almanach illustrĂ© une rĂ©ussite familiale En 1854, François-Charles OberthĂŒr a une idĂ©e nouvelle illustrer de gravures les annuels calendriers de la poste. Cette Ă©dition enrichie de l’Almanach annuel postal classique fait fureur Ă  l’époque. Les almanachs sont sertis d’imagerie populaire, une forme d’art graphique qui naĂźt en Bretagne dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe. Ces images pieuses ou moralisatrices ont autant une fonction de transmission de valeurs que de dĂ©coration, car l’almanach est souvent accrochĂ© au mur de la piĂšce commune, Ă  cĂŽtĂ© de la photo de famille pour les familles les plus riches. Il est Ă  son Ă©chelle un petit vecteur de connaissances. Ce calendrier devient progressivement un objet tĂ©moin de la sociĂ©tĂ© française entre le XIXe et le XXe siĂšcle. L’almanach du facteur repose sur deux techniques d’impression typographique pour les textes et lithographique pour les images. La typographie repose sur un procĂ©dĂ© trĂšs simple les lettres sont gravĂ©es sur une surface, assemblĂ©es afin de former des mots puis trempĂ©es dans l’encre. L’impression se fait par pression de l’encore sur le papier. C’est la technique la plus classique et la plus connue d’impression. La lithographie Ă  ne pas confondre avec la lithogravure repose sur un principe de rĂ©pulsion entre l’eau et une encre grasse les dessins ou tracĂ©s sont faits sur une pierre calcaire puis imprimĂ©s de façon limitĂ©e sur le papier. Calendrier Oberthur de 1854 À Rennes, le chemin de fer est mis en place en 1857 et permet une grande diffusion des almanachs aussi bien Ă  l’échelle nationale que dans la campagne bretonne en effet, le train traverse Rennes, reliant Paris Ă  Brest. L’imprimerie OberthĂŒr obtient progressivement le monopole de production des almanachs sur la France entiĂšre en 1860. Dix ans plus tard, en 1870, la concurrence arrive en grande pompe sur le marchĂ© des almanachs. La famille OberthĂŒr reste leader de la production, mais perd le monopole. Afin de rester suffisamment compĂ©titive, l’entreprise Ă©largit son offre impression d’agendas, d’annuaires tĂ©lĂ©phoniques, preuve d’une dĂ©mocratisation des lignes tĂ©lĂ©phoniques dans les foyers les plus riches, mais aussi de manuels scolaires. LĂ  encore, tĂ©moignage d’un essor de l’éducation dans la sociĂ©tĂ© française. Ces produits phares font, sans aucun doute, le succĂšs de l’imprimerie. L’usine est dirigĂ©e par une structure familiale trĂšs forte François-Charles OberthĂŒr s’associe avec son fils en 1865 afin de gĂ©rer l’imprimerie et une politique sociale paternaliste active, instaurant ainsi un socle de valeurs communes aux ouvriers. François-Charles ouvre notamment une Ă©cole d’apprentissage qui forme les ouvriers Ă  l’imprimerie. Une partie du personnel est embauchĂ© dĂšs le dĂ©part sur une maĂźtrise de l’écriture pour le texte et de l’art pour les gravures et illustrations faisant ainsi des imprimeurs, une certaine Ă©lite ouvriĂšre. L’industrialisation et la rĂ©ussite Ă©conomique de l’imprimerie transforment le paysage du quartier rennais oĂč elle se trouve. Les salariĂ©s les plus riches se font construire une maison individuelle dans ce que l’on nomme aujourd’hui le quartier Jeanne d’Arc, non loin de l’usine, favorisant la croissance urbaine de la ville. L’imprimerie en 1944. Photo Joseph Thouault Le dĂ©clin Si en 1940, elle tire des billets de banque pour la Banque de France et connaĂźt un bel essor, l’usine familiale est vendue en 1960. Quelques annĂ©es plus tard, le chiffre d’affaires baisse drastiquement. L’usine est dĂ©finitivement liquidĂ©e en 1983 Ă  la suite d’importantes crises financiĂšres, mettant 950 ouvriers au chĂŽmage. Le syndicat CGT dĂ©cide alors d’occuper l’usine, en contestation. Le maire de Rennes Edmond HervĂ© demande Ă  la CGT de cesser l’occupation des lieux. Fin dĂ©cembre 1983, le syndicat accepte de se retirer de l’usine en Ă©change d’engagements clairs de la part de la municipalitĂ© sur la prise en charge des ouvriers licenciĂ©s. L’entreprise OberthĂŒr renaĂźt alors, divisĂ©e en trois sociĂ©tĂ©s Imprimerie OberthĂŒr, OberthĂŒr fiduciaire et les Éditions OberthĂŒr. La derniĂšre se relance Ă  Cesson-SĂ©vignĂ© avec 60 salariĂ©s. En 1997, le nouveau directeur commercial Christophe Rault diversifie encore plus l’offre de la sociĂ©tĂ©, faisant ce qu’est aujourd’hui OberthĂŒr l’incontournable des fournitures de la rentrĂ©e scolaire. Le temps oĂč l’usine Ă©tait en pĂ©riphĂ©rie de la ville semble bien loin. RachetĂ©e par la ville de Rennes, l’usine accueille ensuite des ateliers et bureaux. En 2015, Olivier Legris et son entreprise GHO Vannest rachĂšte Ă  la ville de Rennes les 5 200 m2 de l’usine. AprĂšs plusieurs annĂ©es de travaux, l’usine OberthĂŒr est inaugurĂ©e de nouveau en 2018. Les presses d’impressions ont fait place Ă  de nombreux bureaux. Aujourd’hui, les murs de l’usine abritent entre autres l’ICG Business School, la crĂšche Les Zouzous rennais, le restaurant Le Panier vert, divers cabinets mĂ©dicaux et diffĂ©rents bureaux administratifs, transformant cet espace en complexe administratif dynamique. Le parc OberthĂŒr Le parc OberthĂŒr jouxte l’usine rennaise. Aujourd’hui accessible Ă  tous, il n’en a pas toujours Ă©tĂ©. Le parc est rĂ©alisĂ© par les cĂ©lĂšbres frĂšres BĂŒhler en 1863 connus pour avoir conçu le parc rennais du Thabor, mais aussi le Parc de la tĂȘte d’or Ă  Lyon. Le parc est alors privĂ© lors de l’ouverture de l’imprimerie, rĂ©servĂ© Ă  la famille OberthĂŒr. Les fils, Charles et RenĂ©, sont tous les deux passionnĂ©s, le premier des lĂ©pidoptĂšres et le second des colĂ©optĂšres. Le parc permet alors aux garçons d’enrichir leurs collections entomologiques. Ce parc devient une propriĂ©tĂ© municipale en 1960, cent ans aprĂšs sa rĂ©alisation. Sources Propos d’Éric Morin, dans le Dictionnaire du Patrimoine rennais, Ă©ditions ApogĂ©e. Toutes les images d’archives sont tirĂ©es de la collection du MusĂ©e de Bretagne disponible ici. ETHAN FROME D’EDITH WHARTON L’AMOUR IMPOSSIBLE DE DEUX COEURS PURS Edith Wharton, Ă©crivain honorĂ© du Prix Pulitzer pour Le Temps de l’innocence en 1920 et adaptĂ© au cinĂ©ma par Martin Scorsese en 1993, Ă©tait une aristocrate new-yorkaise, tĂŽt et mal mariĂ©e Ă  un riche banquier de Boston, sensiblement plus ĂągĂ© qu’elle. Elle fut, essentiellement, un Ă©crivain du texte bref. Son roman Ethan Frome, Ă©crit en 1911, dĂ©roge Ă  peine Ă  cette rĂšgle tant ce texte, par son style et son intrigue, rĂ©pond parfaitement Ă  des impĂ©ratifs majeurs de la nouvelle la concision, la rigueur et la sobriĂ©tĂ© dans l’émotion. Nous sommes en Nouvelle-Angleterre au XIXe siĂšcle, rĂ©gion rugueuse du nord-est des USA, prise dans les neiges et la glace prĂšs de la moitiĂ© de l’annĂ©e. Le romancier Michel Mohrt dira d’Edith Wharton Cette grande dame cosmopolite qui appartenait Ă  l’aristocratie new-yorkaise des quatre cents familles, et qui a peint dans ses textes des gens raffinĂ©s et amoraux, citadins fortunĂ©s qui n’ont jamais eu Ă  souffrir des rigueurs d’un climat, cette patricienne a su exprimer mieux que personne la subordination de l’homme Ă  une nature hostile, aux Ă©lĂ©ments, au froid, Ă  la nuit. » Ethan Frome, paysan pauvre, Ă©poux malheureux de ZĂ©nobie, femme hypocondriaque, acariĂątre, sombre et soupçonneuse, voit un jour arriver, une cousine, Mattie Silver, appelĂ©e pour aider Ă  la vie domestique. Cette trĂšs jeune fille sera progressivement, dans la nuit et l’implacable hiver de la Nouvelle-Angleterre, la lumiĂšre d’Ethan Frome, personnage fruste, granitique comme la terre oĂč il vit, taciturne, prisonnier du puritanisme ambiant, mais, intĂ©rieurement, d’une profonde sensibilitĂ©. Il tombera amoureux de Mattie, jeune fille dĂ©licate, joyeuse et tendre mais, comme lui, secrĂšte et dĂ©semparĂ©e. OĂč irais-je si je vous quittais ? » lui avoue-t-elle un jour. La liaison n’échappera pas au regard vif, inquisiteur et fĂ©rocement jaloux de la sĂšche ZĂ©nobie. Dans un final tragique, Ethan et Matt tenteront d’échapper Ă  ZĂ©nobie dans un suicide commun, lancĂ©s tous les deux sur une luge contre un orme dressĂ© au bas d’un sentier de neige glacĂ©e. Mais la mort ne voudra pas d’eux. Ils finiront, destin cruel, le reste de leurs jours, meurtris et invalides, dans une haine et une dĂ©tresse absolues, sous le regard, et le toit, de ZĂ©nobie. Ce court roman, d’une densitĂ© et d’une force comparables au chef d’Ɠuvre de Steinbeck Des souris et des hommes, s’achĂšve dans une fĂ©rocitĂ© et une ironie dignes du grand Flaubert et offre un mĂ©lange parfait d’ñpretĂ© et de cruautĂ©, mais aussi de lyrisme, d’humanitĂ© et de tendresse infinie. Ce roman d’un amour impossible, paru dans la trĂšs belle traduction de Julie Wolkenstein, est inoubliable. Ethan Frome, d’Edith Wharton, Ă©ditions collection de poche, 224 pages. ISBN 978-2-8180-2029-6, prix euros. Edith Wharton sur France Culture Le cheminement intellectuel d’une femme au tournant du siĂšcle, qui s’engage sur le front de la PremiĂšre Guerre mondiale en France, et qui est Ă  la frontiĂšre entre l’AmĂ©rique et l’Europe. Grande amie de Paul Bourget et de Henry James, elle entretient avec ce dernier une correspondance abondante, mais dont elle dira qu’elle leur prĂ©fĂ©rait leurs longues conversations. RENNES. OFFREZ DES PETITS DÉJEUNERS SANS SORTIR DE CHEZ VOUS Bonne nouvelle ! MalgrĂ© cette pĂ©riode troublĂ©e, vous pouvez continuer Ă  faire plaisir Ă  vos proches ou Ă  vous-mĂȘme en offrant des petits dĂ©jeuners livrĂ©s Ă  domicile. GrĂące Ă  la pĂ©tillante GaĂ«lle Bourc’his, crĂ©atrice et gĂ©rante depuis plus de 8 mois d’ Allo petit dej Rennes, dĂ©guster un copieux petit dĂ©jeuner n’a jamais Ă©tĂ© aussi agrĂ©able. Entretien. Unidivers – Bonjour GaĂ«lle, pourquoi faire appel Ă  vous en cette pĂ©riode de confinement ? GaĂ«lle Bourc’his- À l’heure actuelle je propose une formule Ă  25 euros qui comprend une grande brioche, des confitures, des jus d’orange, des viennoiseries et la livraison Ă  domicile. De plus, si on me demande de faire quelques courses pour les gens que je livre, je peux le faire sans aucun souci. Si cela peut contribuer Ă  rassurer et Ă  faire en sorte que les personnes sortent le moins possible de chez elles. En cette pĂ©riode de confinement, la majoritĂ© des commandes que je reçois sont principalement pour des anniversaires ou des demandes d’enfants qui sont loin de leurs parents et qui ont eu envie de leur offrir un petit quelque chose pour Ă©gayer leur confinement. J’ai aussi reçu quelques commandes de personnes qui voulaient simplement se faire plaisir en famille. GaĂ«lle Bourc’his, 37 ans, habite Ă  Melesse 35520. Unidivers – Jusqu’oĂč vous dĂ©placez-vous pour livrer des petits-dĂ©jeuners ? GaĂ«lle Bourc’his – En temps normal je livre dans Rennes intramuros et Ă©ventuellement dans la premiĂšre couronne. Mais dans la situation actuelle, afin de faire plaisir Ă  un maximum de confinĂ©s, j’ai Ă©largi ma zone de livraison. Comme je suis pas mal sollicitĂ©e par des personnes rĂ©sidant en dehors de Rennes, je n’ai pas vraiment de limite fixe en termes de lieux de livraison. Par exemple, j’ai rĂ©cemment reçu des demandes de personnes vivant Ă  ChĂąteaugiron Ă  plus de 30 minutes de chez GaĂ«lle qui habite Ă  Melesse. Je ne suis pas contre le fait de me dĂ©placer aussi loin si je parviens Ă  regrouper 4 ou 5 commandes dans la mĂȘme zone. C’est certain que je n’irai pas jusqu’à Saint-Malo, mais livrer des petits dĂ©jeuners Ă  25 ou 30 kilomĂštres de chez moi, je n’y vois pas d’inconvĂ©nient si je ne me dĂ©place pas pour une seule livraison. Le fait que je continue Ă  travailler est trĂšs bien accueilli. Les gens sont contents de pouvoir continuer Ă  garder du lien par ce biais avec leurs proches, qui, souvent, n’habitent qu’à 10 ou 15 kilomĂštres de chez eux, mais Ă  qui ils ne peuvent pas rendre visite Ă  cause du confinement. » GaĂ«lle Bourc’his Unidivers – Quand faut-il commander pour recevoir ou offrir un petit dĂ©jeuner ? GaĂ«lle Bourc’his – En ce moment, pour essayer de respecter au maximum le confinement, j’ai rĂ©duit mes jours de livraison au mercredi et au samedi. AprĂšs, comme pour la zone de livraison, si j’ai 4 ou 5 personnes qui me demandent un petit-dĂ©jeuner pour le lundi matin, je m’arrangerai bien sĂ»r pour honorer leur requĂȘte, mais je ne sors pas pour une seule commande afin d’éviter de trop circuler. MĂȘme si je suis autorisĂ©e Ă  livrer, j’essaie de faire au mieux pour respecter les directives du confinement. Donc en ce moment, je conseille de commander trois ou quatre jours en avance pour ĂȘtre certains de pouvoir recevoir une livraison le mercredi ou le samedi. En temps normal, il est prĂ©fĂ©rable de commander la veille pour le lendemain, dernier dĂ©lai. Il faut que j’ai le temps de passer la commande auprĂšs de la boulangerie pour les viennoiseries. Page Facebook Allo petit dej Rennes Unidivers – Vous livrez toujours les mĂȘmes produits ? GaĂ«lle Bourc’his – Oui. Pour les viennoiseries je travaille en partenariat avec la Boulangerie Ange de Saint-GrĂ©goire. Les brioches sont celles des BriochĂ©es de Xavier, un pĂątissier qui travaille avec des ingrĂ©dients biologiques et des produits issus du circuit court et local. Et d’habitude, pour les fleurs, je travaille en collaboration avec le centre commercial de ma ville Melesse. Avant le confinement, je travaillais principalement avec des entreprises en leur livrant des petits-dĂ©jeuners pour des rĂ©unions ou des goĂ»ters. Je proposais Ă©galement une formule pour les particuliers, mais il s’agissait d’une formule cadeau Ă  offrir pour un anniversaire ou une Saint-Valentin par exemple, composĂ©e d’un bouquet de fleurs ou d’une boĂźte de chocolats. En ce moment, comme je ne peux plus livrer les entreprises, je me consacre uniquement aux particuliers. Mais j’ai temporairement abandonnĂ© les fleurs parce que les fleuristes sont actuellement fermĂ©s. [Toutes les formules proposĂ©es par Allo petit dej Rennes sont Ă  retrouver ici]. Unidivers – Comment est nĂ©e cette envie de livrer des petits-dĂ©jeuners ? GaĂ«lle Bourc’his – AprĂšs avoir suivi une formation Ă  l’école hĂŽteliĂšre, j’ai Ă©voluĂ© dans le milieu de la restauration. Lors de mon BAC PRO en apprentissage, je travaillais dans un centre dans lequel des banquiers faisaient rĂ©guliĂšrement des pauses goĂ»ter les matins ou les aprĂšs-midis. Des secrĂ©taires de direction m’avaient expliquĂ© que lorsque ce genre de goĂ»ters se profilaient, c’était Ă  elles d’aller Ă  la boulangerie. À cette Ă©poque, je m’étais dit que ce n’était pas vraiment leur mĂ©tier et qu’il y avait sĂ»rement quelque chose Ă  faire pour amĂ©liorer ceci. VoilĂ  ! rires. Et puis, en plus des entreprises, je trouve trĂšs chouette le concept selon lequel il est possible de se faire livrer un petit-dĂ©jeuner le matin, sans avoir besoin de sortir de chez soi. Unidivers – Vous gĂ©rez seule Allo petit dej Rennes ? GaĂ«lle Bourc’his – Oui, pour l’instant je travaille toute seule. J’aimerais dĂ©velopper ce service et un jour peut ĂȘtre embaucher un livreur, mais pour l’heure, avant de courir, j’apprends Ă  marcher. Je me laisse le temps de voir comment Allo petit dej va Ă©voluer. C’est vrai qu’il y a certaines pĂ©riodes oĂč j’aimerais bien ĂȘtre Ă©paulĂ©e. Pour le weekend de PĂąques par exemple, je proposais une formule avec des grands sujets en chocolat et des brioches, et pendant la journĂ©e du dimanche, j’ai eu 15 livraisons Ă  gĂ©rer. Pour commander un petit dĂ©jeuner Ă  Allo petit dej Rennes, appelez au 06 95 10 89 86. Site Allo petit dej Rennes Pace Facebook Allo petit dej Rennes CONSOMMER LOCAL EN BRETAGNE TOUS VOS COMMERCES DE PROXIMITÉ Le confinement n’a pas qu’un impact sanitaire, mais Ă©galement un terrible impact Ă©conomique. Si on imagine bien que les grands groupes vont s’en sortir parfois mĂȘme avec un chiffre d’affaires en hausse, il est absolument indispensable de soutenir les petits producteurs ainsi que les commerçants de proximitĂ©. Mettre en lien producteurs et commerçants avec les consommateurs est donc une Ă©tape essentielle. Qu’en est-il dans la rĂ©gion rennaise, en Ille-et-Vilaine et plus globalement en Bretagne ? Roazhon Market Rennes Roazhon Market est un collectif de citoyens de la rĂ©gion rennaise, gourmands, bricoleurs, qui aiment les belles et bonnes choses, surtout celles que l’on trouve prĂšs de chez nous. Sur le site, vous trouverez un annuaire de vos commerçants, prĂšs de chez vous, auprĂšs de qui vous pouvez acheter, commander ou vous faire livrer tout ce dont vous avez besoin, ce que vous aimez, ce qui vous fait envie, car, en cette pĂ©riode de confinement, solidaritĂ© et plaisir doivent pouvoir se conjuguer. Tous les commerces sont bienvenus, gratuitement, commerces alimentaires, mais aussi bureau de tabac, jardinerie 
. Commerçants de la rĂ©gion rennaise, rĂ©pertoriez votre commerce sur notre plateforme. Clients, continuez Ă  faire vos courses dans votre quartier et votre ville, tout en restant chez vous et n’hĂ©sitez pas, avec l’accord de votre commerçant, Ă  signaler votre commerce de proximitĂ© en prĂ©cisant les horaires, l’adresse, le mode de paiement et Ă©ventuellement le site internet dudit commerce L’annuaire de Roazhon Market Les Amis de la ferme Ille-et-Vilaine Amis de la ferme est situĂ© Ă  PACÉ prĂšs de RENNES. Depuis Avril 2007, Amis de la Ferme vous livre notamment les bons produits de l’agriculture locale directement chez vous. Au dĂ©but de l’aventure, Amis de la Ferme travaillait avec 8 producteurs du coin. Aujourd’hui, ils sont bien plus nombreux 30, 40, 50 producteurs/acteurs locaux
. Nous sĂ©lectionnons nos producteurs et partenaires locaux, accompagnons l’agriculture biologique. Nous ne travaillons qu’avec des producteurs et partenaires soucieux de la qualitĂ© de leur travail et du respect de leur environnement pratiques culturales, bien-ĂȘtre animal
. Cette offre locale est dĂ©sormais Ă©toffĂ©e par des produits venus d’ailleurs, des produits sĂ©lectionnĂ©s pour vous. Nous sommes attentifs Ă  la provenance de ces autres produits et nous sĂ©lectionnons pour vous certains prestataires en fonction de leur localisation, de leur savoir-faire, de leur Ă©thique aussi. Nous encourageons la livraison groupĂ©e livraison en point retrait ou sur votre lieu de travail. Nous travaillons Ă  rĂ©duire notre impact environnemental en proposant des livraisons Ă  vĂ©lo dans la ville de Rennes. Pas d’abonnement et pas de paniers imposĂ©s. Livraison Ă  domicile livraison offerte Ă  partir de 40€ d’achat ou bien en commerce de proximitĂ© Pas de montant minimum d’achats et livraison offerte. Amis de la ferme vous livre les mercredis et Jeudis, vos commandes passĂ©es sur le site avant lundi matin 12h00. Pour les habitants de Rennes et certaines communes avoisinantes, possibilitĂ© de livraison le Samedi. À domicile et en point de dĂ©pĂŽt. Les Amis de la Ferme 22, chemin de la Reine GueniĂšvre 35740 PACE France 06 14 19 38 87 contact[] Manger local en Bretagne Ce site propose aux producteurs locaux bretons de s’inscrire gratuitement et aux particuliers de les consulter gratuitement Ă©galement. L’objectif, depuis sa crĂ©ation, est de promouvoir le local en Bretagne. Pas de maniĂšre agressive, extrĂ©miste ou que-sais-je ! On est plutĂŽt lĂ  pour proposer une alternative aux supermarchĂ©s et Ă  la bouffe industrielle, mais aussi pour t’aider et t’accompagner dans ce changement de consommation. Steven a créé ce site Internet en 2015, avec la volontĂ© d’aider gratuitement les producteurs dans leur communication web et de permettre au plus grand nombre de trouver des aliments produits prĂšs de chez eux. À l’époque, il a créé ça tout seul et aujourd’hui encore, il s’en occupe activement et quotidiennement. Mangeons Local en Bretagne Sa face cachĂ©e !?
MAIS !
 Rapidement, on a Ă©tĂ© plusieurs citoyens-bĂ©nĂ©voles Ă  se joindre au concept et Ă  donner des coups de mains sur diverses tĂąches nĂ©cessaires Ă  la survie et au dĂ©veloppement de Mangeons Local. Genre ? Et bien, on a Philippe qui hĂ©berge gratuitement le site, Justine et Marine qui aident Ă  la mise en ligne des fiches producteurs, RĂ©my et Gwenal qui contactent les producteurs pour les inciter Ă  s’inscrire, Elodie qui fait de la veille et relaie les articles de la presse ayant trait au local, ou encore VĂ©ronique qui Ă©crit des articles
 Nous faisons cela de maniĂšre totalement bĂ©nĂ©vole et dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Enfin, pas totalement dĂ©sintĂ©ressĂ©e
 On a, toutes et tous, un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour manger de bons produits sains, locaux et de saison. Du coup, participer Ă  Mangeons Local nous permet d’ĂȘtre en premiĂšre ligne dĂšs qu’on dĂ©couvre une nouvelle pĂ©pite locale
 et nous permet Ă©galement de participer activement Ă  diffuser une autre maniĂšre de consommer, dont les qualitĂ©s et avantages ne sont plus Ă  dĂ©montrer. Site Mangeons Local BZH Page Facebook ChaĂźne Youtube Plateforme conçue par la RĂ©gion Bretagne Fruits et lĂ©gumes de saison, viandes, produits laitiers, produits de la mer et d’eau douce, boissons, miel, pains et pĂątisseries
 Toute une sĂ©lection de produits disponibles Ă  la livraison Ă  domicile, en magasin de proximitĂ© ou via le retrait en drive dĂšs maintenant dans le respect des rĂšgles sanitaires et de la vente directe pour les produits de la pĂȘche ! Pour accompagner les acteurs du bien-manger partout en Bretagne dans ce moment si particulier du confinement, la RĂ©gion lance pour vous, et avec vous, une plateforme solidaire afin de favoriser le lien entre producteurs et consommateurs. Soyons solidaires et acteurs de notre territoire, consommons local et de saison ! LoĂŻg Chesnais-Girard PrĂ©sident de la RĂ©gion Bretagne L’annuaire des drive-fermiers toute la France Un drive de produits fermiers est un systĂšme proposant la vente sur internet de produits locaux, fermiers, artisanaux et de saison issus des producteurs d’un mĂȘme territoire. RĂ©alisĂ©es sur internet, les commandes sont prĂ©parĂ©es Ă  l’avance et mises Ă  disposition du client au lieu, jour et crĂ©neau horaire convenus sur la commande. Le terme drive » suggĂšre nĂ©cessairement que le service a Ă©tĂ© organisĂ© pour proposer le chargement de la commande dans le coffre de la voiture zone de stationnement et de chargement, sauf avis contraire du client. a dĂ» se pencher plus en dĂ©tails sur cette dĂ©finition afin de dĂ©finir les critĂšres prĂ©cis et stricts bien que nĂ©cessairement contestables servant de rĂ©fĂ©rentiel Ă  la publication de nouveaux drive » sur la carte de Ces dĂ©finitions n’ont pas de caractĂšre officiel et peuvent ĂȘtre dĂ©battues ou enrichies avec les acteurs qui concourent Ă  leur dĂ©veloppement. C’est la somme des initiatives isolĂ©es et en rĂ©seaux que recense sur sa carte et son moteur de recherche. C’est aussi grĂące aux pratiques collaboratives de consommateurs ou de producteurs nous signalant l’existence de drive de produits fermiers existants et non rĂ©pertoriĂ©s, que propose une grande exhaustivitĂ© sur sa carte de France. Les bons d’achat pour soutenir les commerçants de votre ville France Afin de soutenir vos commerces de proximitĂ©, une initiative pour acheter en ligne des bons d’achats Ă  dĂ©penser aprĂšs le confinement, de la librairie au magasin de prĂȘt-Ă -porter en passant par les magasins de dĂ©co, toutes les boutiques indĂ©pendantes sont bienvenues dans cet annuaire qui couvre toute la France et qui a, actuellement, plus d’une vingtaine de boutiques rennaises inscrites. Le site prend, auprĂšs des commerçants, une commission de 3% afin de faire fonctionner le site. Recevez de la trĂ©sorerie immĂ©diatement pour faire face Ă  la crise du coronavirus Depuis 2017, notre mission avec est de mettre en valeur les commerces de proximitĂ© sur internet. À l’instar de nombreuses initiatives europĂ©ennes, comme celle de Fribourg en Suisse, nous avons dĂ©cidĂ© de lancer ce site pour aider les petits commerçants et artisans locaux Ă  surmonter cette crise inĂ©dite. Nous proposons aux habitants de vous soutenir en achetant vos produits ou services sous forme de bons d’achat, utilisables dĂšs votre rĂ©ouverture et jusqu’au 31 dĂ©cembre 2020. Site soutien aux commerçants et artisans Retrouvez notre article sur les producteurs fermiers de la rĂ©gion rennaise ici. 1...103104105...391Page 104 sur 391
Toujoursplus proche, plus bio et plus digitale. Dominique AndrĂ©-Chaigneau . ModifiĂ© le 25/05/2021 11:15 - PubliĂ© le 13/03/2020 16:00. Franchise magasin. La crise du Covid-19 survenue en 2020 a accĂ©lĂ©rĂ© les mutations profondes Ă  l’Ɠuvre dans le marchĂ© de la grande distribution depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010. Ainsi, au dĂ©veloppement de la proximitĂ© et Ă 
Dataworker Organisme indĂ©pendant de production d'applications open data IntĂ©grer sur votre site Copier ceci URL stable Copier ceci Description LIEN VERS ESSENCEPASCHER - STATIONS ESSENCE PAS CHER A PROXIMITE DE MA POSITION Retrouvez les station essence les plus proches, Ă  proximitĂ© de votre position grĂące Ă  notre application. Comparez les meilleurs prix pour trouver le carburant et l'essence le moins cher autour de vous parmi plus de 9000 stations essence recensĂ©s. Que ce soit dans les grandes enseignes Total, Leclerc, Carrefour, IntermarchĂ©, Super U, Auchan, Esso ou chez des indĂ©pendants, vous trouverez un comparatif des meilleurs prix des carburants autour de vous Gazole, SP 95 E5, SP 95 E10, SP98 E5, SuperĂ©thanol, GPL GPLc Notre application vous permet de trouver le carburant le moins cher autour de vous, en deux Ă©tapes SĂ©lectionnez votre carburant parmi ceux listĂ©s Gazole, SP 95 E5, SP 95 E10, SP98 E5, SuperĂ©thanol, GPL GPLc Entrez votre code postal ou votre ville Une carte recensant les stations essence autour de vous va alors apparaĂźtre avec les prix du moins cher au plus cher. Une fonction de gĂ©olocalisation est aussi disponible si vous ĂȘtes en dĂ©placement afin de trouver les stations essence autour de vous. Station essence pas cher Station essence pas cher Paris 1er arrondissement Station essence pas cher Marseille 1er arrondissement Station essence pas cher Lyon 1er arrondisssement Station essence pas cher Toulouse Station essence pas cher Nice Station essence pas cher Nantes Station essence pas cher Montpellier Station essence pas cher Strasbourg Station essence pas cher Bordeaux Station essence pas cher Lille Station essence pas cher Reims Station essence pas cher Saint Etienne Station essence pas cher Le Havre Station essence pas cher Toulon Station essence pas cher Grenoble Station essence pas cher Dijon Station essence pas cher Angers Station essence pas cher Nimes Station essence pas cher Villeurbanne Jeux de donnĂ©es utilisĂ©s 1 Plus de rĂ©utilisations DĂ©couvrez davantage de rĂ©utilisations. Hospitalisation pour suspicion de Covid en France
 Visualisation PubliĂ© le 23 aoĂ»t 2022 par JC SARRON Hospitalisations pour suspicion de Covid en France
 Visualisation PubliĂ© le 23 aoĂ»t 2022 par JC SARRON
Enraison de l'Ă©tagement des poulies, le surfaçage s'est fait manuellement. État de surface trĂšs bon en tenant compte du matĂ©riau, Ra proche de 3,2. Cependant comme le dĂ©montre ces tests le nombre des vitesse de tournage de l'OT 25531 est trĂšs nettement insuffisant, de plus leur l'Ă©tagement est irrationnel.
Au cours de sa vie d'opposant politique russe, AlexeĂŻ Navalny a Ă©tĂ©, entre autre, dĂ©clarĂ© inĂ©ligible Ă  la prĂ©sidentielle de 2018. RUSSIE - Entre arrestations rĂ©pĂ©tĂ©es et procĂšs inĂ©quitable, la vie d’opposant de Vladimir Poutine n’est pas de tout repos. C’est pourtant la vie que mĂšne AlexeĂŻ Navalny, considĂ©rĂ© comme le principal opposant politique du prĂ©sident russe. Ce jeudi 20 aoĂ»t, il a fait un malaise dans un avion, selon son entourage, ce n’est pas un simple malaise mais un empoisonnement. Il a Ă©tĂ© placĂ© en rĂ©animation dans un hĂŽpital de SibĂ©rie. Largement ignorĂ© des mĂ©dias nationaux, non reprĂ©sentĂ© au parlement et inĂ©ligible Ă  cause d’une condamnation pour fraude fiscale qu’il qualifie de politique, il est pourtant la voix la plus audible de l’opposition russe. Ses Ă©missions diffusĂ©es sur YouTube - oĂč il rassemble prĂšs de quatre millions d’abonnĂ©s - sont trĂšs populaires et ses enquĂȘtes sur la corruption des Ă©lites rassemblent jusqu’à plusieurs dizaines de millions de vues - notamment de jeunes - sur la plateforme. L’opposant et le Fonds de lutte contre la corruption FBK, son organisation créée en 2012, sont rĂ©guliĂšrement la cible des autoritĂ©s. Ces derniers mois, le FBK a Ă©copĂ© de plusieurs amendes, ses locaux ont Ă©tĂ© perquisitionnĂ©s et ses avoirs gelĂ©s. Millions de vues Pour l’opposant, il s’agissait de reprĂ©sailles pour avoir organisĂ© un mouvement de contestation durant l’étĂ© 2019, Ă  l’approche d’élections Ă  Moscou. Ce scrutin s’était soldĂ© par un dĂ©saveu pour de nombreux candidats soutenus par le Kremlin. Plus rĂ©cemment, AlexeĂŻ Navalny a exprimĂ© son soutien au mouvement de protestation de Khabarovsk ExtrĂȘme-Orient, oĂč des manifestations quasi-quotidiennes rassemblent des milliers de personnes contre l’arrestation de l’ancien gouverneur, qu’ils considĂšrent comme une tentative de neutraliser un adversaire du parti au pouvoir Russie Unie. En 2017 et 2018, l’annĂ©e de la derniĂšre prĂ©sidentielle, AlexeĂŻ Navalny avait rassemblĂ© des dizaines de milliers de jeunes dans toute la Russie. Avec son organisation, il s’appuie sur cette population, point faible de l’électorat de Poutine et du parti au pouvoir, qu’il appelle “parti des voleurs et des escrocs”. AlexeĂŻ Navalny multiplie les coups d’éclat en s’en prenant aux plus intouchables il porte plainte contre le procureur gĂ©nĂ©ral louri TchaĂŻka, puis contre Vladimir Poutine, fait sur son blog des rĂ©vĂ©lations sur le patrimoine cachĂ© de proches du pouvoir, qu’il accuse de corruption. PassĂ© par le parti d’opposition libĂ©ral Iabloko d’oĂč il a Ă©tĂ© exclu en 2007 pour ses prises de position nationalistes, il n’a eu de cesse de contester la lĂ©gitimitĂ© de Vladimir Poutine. DĂšs 2007, l’avocat a ferraillĂ© avec le gouvernement en achetant des actions dans des groupes semi-publics comme Rosneft et Gazprom arguant de son statut d’actionnaire, il exigeait la transparence des comptes. Mais c’est seulement lors des lĂ©gislatives de dĂ©cembre 2011, qui dĂ©clenchent une vague de contestation sans prĂ©cĂ©dent, qu’AlexeĂŻ Navalny a gagnĂ© en notoriĂ©tĂ©, grĂące Ă  son charisme et Ă  la virulence de ses prises de parole anti-Kremlin. En septembre 2013, il obtient son premier succĂšs Ă©lectoral aux municipales de Moscou, crĂ©ant la surprise en arrivant deuxiĂšme avec 27%, juste derriĂšre le maire sortant, ce qui le conforte en tant que figure de proue de l’opposition. Exclu des Ă©lections AlexeĂŻ Navalny a aussi participĂ© au dĂ©but de sa carriĂšre politique Ă  des rassemblements aux relents racistes tels que la Marche russe, avant de gommer les tonalitĂ©s nationalistes de ses positions. Depuis 2013, ce pĂšre de deux enfants a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  des peines de prison avec sursis pour deux affaires de dĂ©tournement de fonds qu’il juge politiques et qui lui valent d’ĂȘtre dĂ©clarĂ© inĂ©ligible jusqu’en 2028. Il a multipliĂ© les courts sĂ©jours en rĂ©tention administrative pour infraction Ă  la lĂ©gislation sur les manifestations, et les condamnations dans des affaires qu’il rejette systĂ©matiquement comme motivĂ©es politiquement, impliquant Ă©galement son frĂšre Oleg, emprisonnĂ© pour trois ans et demi. Il a toujours assurĂ© que rien ne viendrait enrayer sa motivation, mĂȘme les menaces pesant sur sa sĂ©curitĂ© et sa famille. “Je fais de la politique depuis longtemps, je suis souvent arrĂȘtĂ© ..., c’est simplement une partie de la vie”, relativise-t-il. “Je fais le travail que je prĂ©fĂšre, les gens me soutiennent, j’ai de nombreux partisans. Qu’est-ce qui peut rendre un homme plus heureux ?” À voir Ă©galement sur Le HuffPost Au BĂ©larus, mĂȘme la chaĂźne d’État se met en grĂšve et filme son plateau vide
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